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Bordeaux : ce que l'on sait de l'interpellation musclée d'un homme en marge de la manifestation des "gilets jaunes"

La vidéo d'une violente interpellation, samedi à Bordeaux, a déclenché de nombreuses critiques sur les réseaux sociaux. Une source policière affirme à franceinfo que l'individu interpellé a été "repéré plus tôt en train de lancer des projectiles" sur les forces de l'ordre.

Article rédigé par franceinfo
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Vue aérienne de la gare de Bordeaux (Gironde). (ONLY FRANCE / AFP)

La vidéo a été visionnée près de deux millions de fois. Des policiers ont été filmés, samedi 8 février, en train d'interpeller un homme de façon très musclée à proximité de la gare de Bordeaux (Gironde), en marge du 65e samedi de mobilisation des "gilets jaunes". Les images ont été tournées et diffusées par AB7 News, un média indépendant.

Le parquet de Bordeaux a annoncé, mercredi 11 février, avoir saisi l'IGPN pour "obtenir des éléments propres à fonder sa décision future". 

Franceinfo fait le point sur ce que l'on sait de cette interpellation filmée. 

Que s'est-il passé ?

La personne qui tient la caméra, une étudiante girondine de 19 ans, revient sur les circonstances de cette intervention. Il est alors 16h57. "La plupart des gens contre les vitres sont des voyageurs, en attente de leur train. Ils se sont rangés comme ça, parce qu'ils avaient peur. Le plus gros du cortège était alors à une centaine de mètres", explique la vidéaste à Libération.

Elle raconte qu'un policier reçoit un projectile. "Il pense savoir qui l'a lancé et crie 'bonnet vert' à ses collègues. C'est à ce moment-là que le bonnet vert en question vient s'incruster parmi les voyageurs, devant les vitres de la gare", relate l'étudiante. Ce que l'on ne voit pas sur la séquence filmée, où ce jeune homme figure déjà parmi les personnes alignées. C'est alors que l'interpellation violente a eu lieu.

Que dit la police sur cette interpellation ?

Une source au sein de la police indique à franceinfo que "c'était une manifestation extrêmement compliquée à gérer". "Plusieurs grappes de manifestants se sont retrouvées repoussées du côté de la gare à la suite de dispersions", poursuit cette source. "Nous nous retrouvons dans une situation avec en même temps des manifestants et des badauds, des voyageurs."

"Plus tôt dans la manifestation, un certain nombre d'individus, équipés de barres de fer, ont été repérés en train de lancer des projectiles sur les policiers", assure cette source policière. "La personne que l'on voit être interpellée est l'un de ces individus", précise-t-elle. "Se sentant identifié, il a tenté de se mêler aux voyageurs", explique le service de communication de la police nationale à Libération.

Est-ce habituel de procéder à une interpellation de cette façon ? "C'est plutôt classique puisqu'il faut immobiliser l'individu. Il n'y a pas de violence particulière, juge cette source policière. C'est sûr que ce n'est pas très joli à voir, mais voilà..."

Des enfants ont-ils été bousculés ?

Interrogée sur le fait d'avoir procédé à cette interpellation alors que des enfants se trouvaient à proximité, cette source policière déclare : "Bien sûr, c'est malheureux que des enfants aient assisté à cela. Il est compréhensible que cela soit impressionnant pour les enfants et pour les personnes autour. Mais ils n'ont pas été bousculés." Cette source policière rappelle par ailleurs que la mise en place rapide d'un cordon de CRS autour de la scène d'interpellation – comme on le constate dans la vidéo – est une procédure "classique".

L'homme qui a été interpellé a été placé en garde à vue pour "jet de projectiles". Dimanche en fin d'après-midi, cette source policière n'était pas en mesure d'indiquer s'il était toujours entendu.

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