Casseurs en marge des "Gilets jaunes": "Depuis des années on n'a pas suffisamment mis l'accent sur la constitution de fichiers"
Le sociologue spécialiste des mouvements sociaux Jean-François Amadieu estime que les policiers n'ont pas les outils suffisants pour repérer les casseurs "habitués" des manifestations.
"Au-delà des black blocs, il y a une radicalisation dans les conflit sociaux en général depuis plusieurs années", a déclaré dimanche 17 mars sur franceinfo Jean-François Amadieu, sociologue spécialiste des mouvements sociaux, après les violences survenues samedi en marge des "gilets jaunes" et la réunion de dimanche à Matignon.
Concernant la question de savoir si les black blocs sont difficiles à identifier pour les autorités, François Amadieu répond : "On sait qu'il y a une critique adressée par certains syndicats de police qui parlent justement d'un manque de renseignement et d'identification d'un certain nombre de ces jeunes appartenant à ces groupes. Parce que, depuis plusieurs années sans doute, on n'a pas suffisamment mis l'accent sur la constitution de fichiers, comme on le fait pour l'antiterrorisme par exemple."
Un manque de fichiers suffisants
"On le sait, à chaque fois qu'il y a des rassemblements très importants c'est parce qu'il y a des militants qui viennent de l'étranger. Mais on doit pouvoir progresser dans l'identification. J'ai entendu plusieurs syndicats de police dire qu'on manquait probablement de fichiers suffisamment à jour à ce propos."
De son côté, le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé dimanche qu'il fera des propositions à Emmanuel Macron le lendemain. Les ministres de l’Intérieur et de l’Économie sont eux convoqués mardi au Sénat pour revenir sur les "dysfonctionnements" de samedi sur les Champs-Elysées.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.