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Des députés LREM ont été menacés par des "gilets jaunes", assurent des membres de la majorité

"Des appels au blocage de députés et de leurs familles, la publication d'adresses personnelles devenant ainsi des cibles d'action sont intolérables", dénonce notamment Richard Ferrand, le président de l'Assemblée nationale.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des "gilets jaunes" manifestent à Dinan (Côtes-d'Armor), le 20 novembre 2018. (MARTIN BERTRAND / HANS LUCAS / AFP)

Plusieurs membres de la majorité présidentielle et le parti La République en marche (LREM) assurent que des députés du parti fondé par Emmanuel Macron ont été menacés ces derniers jours par des "gilets jaunes". Le président du groupe LREM à l'Assemblée, Gilles Le Gendre, a rapporté mercredi 21 novembre des "intimidations" de la part des manifestants contre la hausse du prix des carubrants autour de domiciles ou permanences de députés "marcheurs", dans un mail que s'est procuré l'Agence France Presse.

"Nombre d'entre vous font l'objet depuis hier [mardi] de la part de 'gilets jaunes' de leur circonscription d'intimidations autour de leurs domiciles ou de leurs permanences, voire de menaces d'agressions sur leur propre personne", écrit Gilles Le Gendre aux membres de son groupe. Il assure avoir "saisi (mardi) soir Christophe Castaner qui (lui) a promis le soutien du ministère de l'Intérieur". L'élu, qui exprime son soutien à ceux déjà visés, conseille aux députés concernés "d'en informer immédiatement le préfet" de leur département et de prévenir le groupe majoritaire, afin de pouvoir "apprécier l'ampleur du phénomène"

"Appels au blocage de députés", "publication d'adresses"...

Le président de l'Assemblée Richard Ferrand (LREM) a lui aussi condamné jeudi des "menaces" et "actes d'intimidation", appelant le gouvernement à "mobiliser autant que de besoin les forces de sécurité". "Des appels au blocage de députés et de leurs familles, la publication d'adresses personnelles devenant ainsi des cibles d'action sont intolérables", dénonce-t-il dans une déclaration transmises à l'Agence France presse. Des permanences de "marcheurs" ont été dégradées depuis le week-end ainsi qu'un domicile à ce stade, indique également le groupe LREM, qui assure à l'Agence France Presse ne pas avoir fait de comptage. 

Dans une lettre que franceinfo s'est procuré vendredi 23 novembre, le président de la Capeb du Jura (Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment), François Jouvenceau, menace la députée LREM de son département, Danielle Brulebois, afin qu'elle change son vote sur le gazole non routier. L'auteur assure qu'il "utiliser[a] tous les moyens possibles pour obtenir gain de cause". Un document qui aurait été écrit sous la menace des "gilets jaunes", selon le président national de la Capeb, qui affirme que ses collègues ont été "menacés" sur leur lieu de travail. "Ils sont venus à la Capeb, ils ont menacé le secrétaire général et en se prenant personnellement à lui et au président. (...) [Ses collègues] ont pris peur et ont rédigé une lettre qui ne correspond en rien à ce qu’est notre organisation."

Interrogé sur Public Sénat vendredi, le secrétaire d'Etat aux Relations avec le parlement MoDem, Marc Fesneau, a vu dans ces menaces "une forme de totalitarisme", tout en soulignant qu'elles émanaient d'une "minorité dans le mouvement des gilets jaunes". Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a dénoncé de son côté sur France 2 "une petite minorité extrêmement politisée à qui on offre volontiers le micro" dans les médias. "Ceux-là n'ont pas leur place dans les manifestations", a-t-il ajouté, en disant "savoir que l'immense majorité des gilets jaunes n'est pas dans cet état d'esprit de violence".

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