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Des miliciens dans le service d'ordre des gilets jaunes ?

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oeil du 20H
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Article rédigé par L'Oeil du 20 heures
France Télévisions

Des brassards blancs sont apparus lors des deux dernières manifestations de gilets jaunes. La marque d’un service d’ordre, à Valence, Rennes, Marseille, ou Paris. Mais certains de ces volontaires ne plaisent guère au porte parole du gouvernement : “Je vois que le service d'ordre (…) est assuré par certains paramilitaires proches de l'extrême droite, qui ont servi en Europe centrale”, s'inquiète Benjamin Griveaux le 20 janvier 2019 sur Europe 1, CNEWS, Les Echos. Qui sont les membres de ce service d’ordre et comment ont-ils été recrutés ? L’oeil du 20H les a rencontrés. 

A Paris, c’est grâce aux brassards blancs qu’on reconnaît les membres du service d'ordre. Comme Faouzi Lellouche, qui fait partie des gilets jaunes qui ont organisé le service d’ordre parisien : “Nous on est là pour servir de rempart pour éviter les débordements”.

Selon lui, ils étaient 160 à assurer le service d’ordre samedi dernier. Des volontaires dont certains aux tenues étonnantes avec des gilets jaunes et arborant médailles et berêt de parachutiste. A en croire Benjamin Griveaux certains d’entre eux seraient des Français partis combattre en Ukraine au sein de milices pro russe.

"Nous étions quatre ex volontaires du Donbass"

Sergei Munier, 26 ans, français, dit avoir fait la guerre dans le Donbass en 2014. C’est un fervent gilet jaune :  “Samedi dernier, nous avons assuré le service d’ordre. Nous étions 4 ex volontaires du Donbass”.

Sur son profil Facebook, nous trouvons des images avec armes à la main, en Ukraine. Se sent-il visé par les propos de Benjamin Griveaux sur la présence de miliciens d'extrême droite ? “J’ai déjà l’habitude d’être traité de fasciste par tout le monde. Aujourd’hui on traite de fasciste tout et n’importe qui. Ils essaient de faire peur à l’ensemble des gilets jaunes pour que les gilets jaunes se désolidarisent de nous”.

Un profil singulier qui ne dérange pas les organisateurs du service d’ordre des gilets jaunes parisiens. “Tout ce qu’il s’est passé avant, on s’en fout. Il y a qui chez les gilets jaunes ? Ca va de l'extrême droite à l'extrême gauche et tout ce qu’il y a au milieu”, affirme Naja Benfarhat, membre du service d’ordre des gilets jaunes à Paris

En réaction aux propos de Benjamin Griveaux, les organisateurs ont annoncé qu’Il n’y aurait pas de service d’ordre samedi prochain à Paris ! Sergei Munier, lui, compte bien revenir, sans brassard blanc, mais peut-être avec ses insignes paramilitaires.

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