"Gilets jaunes" : la décision sur le policier jugé pour avoir lancé un pavé vers des manifestants mise en délibéré au 19 décembre
Il s'agit du premier procès d'un membre des forces de l'ordre, après de nombreuses plaintes pour violences policières depuis le début du mouvement des "gilets jaunes".
Ce qu'il faut savoir
Une première, depuis le 17 novembre 2018 et le début du mouvement des "gilets jaunes". Un policier a comparu pour "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique n'ayant pas entraîné d'incapacité", jeudi 21 novembre à Paris, après la diffusion d'une vidéo le montrant en train de lancer un pavé en direction de manifestants, le 1er mai. Il s'agit du premier procès d'un membre des forces de l'ordre, à la suite de nombreuses plaintes pour violences policières depuis un an. La décision a été mise en délibéré au 19 décembre.
Trois mois de prison avec sursis requis. C'est la peine requise par le parquet. "Je ne veux pas en faire un exemple", a indiqué la procureure dès le début de son réquisitoire car "ce n'est pas le procès de la police". "Peu importe le résultat mais lorsque le prévenu lance ce pavé il ne peut pas ignorer qu'il peut provoquer des blessures graves", a ajouté la procureure, assurant que le geste n'était "pas strictement proportionné".
Jets de pavé. Les faits se sont déroulés vers 17h30 le 1er mai, en face de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, dans le 13e arrondissement de Paris. Sur une vidéo partagée plusieurs milliers de fois sur les réseaux sociaux, on voit le policier lancer un pavé en direction de manifestants. Les images ne montrent pas où a atterri le projectile, ni s'il a blessé quelqu'un. Quelques minutes plus tôt, le commandant de sa compagnie avait été gravement blessé au visage par un pavé jeté par un manifestant.
Premier procès après une enquête de l'IGPN. Cette affaire est la première des 212 enquêtes à Paris de l'IGPN – la police des polices – à donner lieu à un procès. Aucune partie civile n'a été constituée, d'après Laurent Boguet, l'avocat du policier.
Plus de 300 procédures. En tout, 372 procédures ont été enregistrées en France après des plaintes contre des forces de l'ordre, d'après un décompte du ministère de la Justice transmis à l'AFP. Parmi elles, 109 ont été classées sans suite et 29 ont fait l'objet de l'ouverture d'une information judiciaire. Les autres procédures sont encore en cours de traitement, précise la Chancellerie.