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Emmanuel Macron dénonce les dérives d'un "capitalisme fou"

Le président français s'est exprimé, mardi, devant l'Organisation internationale du travail à Genève (Suisse).

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Emmanuel Macron au siège de l'Organisation internationale du travail, à Genève (Suisse), le 11 juin 2019. (FABRICE COFFRINI / AFP)

Emmanuel Macron a condamné les dérives d'un "capitalisme devenu fou", mardi 11 juin. Le chef de l'Etat français s'est exprimé à Genève (Suisse) devant l'Organisation internationale du travail (OIT). En allusion au mouvement des "gilets jaunes", le président de la République a reconnu de nouveau avoir fait une erreur non de fond mais de méthode : "Nous avons peut-être parfois construit des bonnes réponses trop loin de nos concitoyens en considérant qu'il y avait des sachants et des subissants. C'était une erreur fondamentale."

Plus globalement, Emmanuel Macron a réclamé le retour à une "économie sociale de marché où chacun trouve sa part", au lieu d'une "captation des richesses par quelques-uns". Sinon "on nourrit les extrêmes", a-t-il estimé, comme l'an dernier au Forum de Davos.

Quelque chose ne fonctionne plus dans ce capitalisme qui profite de plus en plus à quelques-uns.

Emmanuel Macron

devant l'Organisation internationale du travail

"Je ne veux plus que nous considérions que le sujet d'ajustement économique et de la dette prévaut sur les droits sociaux", a poursuivi le locataire de l'Elysée. Et d'ajouter : "Quand le peuple ne trouve plus sa part de progrès", il peut être "attiré par l'autoritarisme, qui dit : 'la démocratie ne vous protège plus contre les inégalités de ce capitalisme devenu fou. Nous allons faire des murs, des frontières, sortir de ce multilatéralisme, il est mou'."

Le FMI et l'OMC critiqués

Emmanuel Macron a également pointé les décisions prises au sein d'organisations comme le Fonds monétaire international (FMI) ou encore l'Organisation mondiale du commerce (OMC). "On ne peut pas défendre ce que je dis à l'OIT et dire ensuite au FMI ou autour de la table du Conseil européen : 'vous allez vous ajuster face à la crise financière et réduire vos droits sociaux'. Ca doit être terminé", a-t-il insisté, prônant la cohérence.

Il s'est défendu de tenir un discours "crypo-marxiste" à l'OIT et libéral en France, en déclarant également au sujet des discussions à l'OMC : "On ne peut pas dire 'c'est formidable le commerce, il faut négocier des accords avec tout le monde, quelle que soit leur sensibilité sociale et environnementale. Et vive le dumping, ça ira mieux, ça enrichit tout le monde.'"

"La crise que nous vivons peut conduire à la guerre et à la désagrégation des démocraties, a averti Emmanuel Macron. Tous ceux qui croient, sagement assis, confortablement repus, que ce sont des craintes qu'on agite se trompent. Ce sont les mêmes qui se sont réveillés avec des gens qui semblaient inéligibles, ou sortis de l'Europe, alors qu'ils pensaient que ça n'adviendrait jamais."

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