Garde à vue de Jérôme Rodrigues : son avocat annonce déposer plainte pour "violation de liberté individuelle"
Dimanche matin, Maxime Nicolle et Jérôme Rodrigues, deux figures du mouvement, ont été placés en garde à vue pour "organisation d'une manifestation illicite", alors qu'Éric Drouet a été interpellé pour "rébellion".
"À partir du moment où on interpelle quelqu'un sans raison, c'est ce que l'on appelle une interpellation illégale", déclare à franceinfo maître Arié Alimi, l'avocat de Jérôme Rodrigues. Le "gilet jaune", figure du mouvement de contestation, a été interpellé lors du défilé du 14 juillet sur les Champs-Élysées(Nouvelle fenêtre) à Paris. Placé en garde à vue, avec Maxime Nicolle(Nouvelle fenêtre), pour "organisation d'une manifestation illicite", il a été relâché dans l'après-midi. La procédure est classée sans suite. Son avocat annonce qu'il va déposer plainte.
"Ça peut relever d'une infraction pénale. C'est la raison pour laquelle nous allons déposer plainte pour violation de liberté individuelle, puisque nous pensons fort et fermement qu'au moment où il a été interpellé, aucune raison ne permettait cette interpellation", explique-t-il.
On a vraiment franchi un cap en France, à partir du moment où on interpelle des personnes uniquement parce qu'ils essayent de manifester ou de s'opposer politiquement
Me Alimi, avocat de Jérôme Rodriguesà franceinfo
"Il a été interpellé sans aucune raison. Il était seul au moment de son interpellation. D'après ce qu'il m'a dit, il avait croisé du regard, quelques minutes auparavant, le préfet Lallement, et quelques minutes plus tard, il a été interpellé. Je sais également qu'au moment de sa garde à vue, le fonctionnaire qui s'est occupé de sa garde à vue lui a indiqué que l'ordre venait de la hiérarchie, donc l'ordre direct d'interpeller des figures de gilets jaunes, et Jérôme Rodriguez en particulier", poursuit l'avocat.
Éric Drouet interpellé pour "rébellion"
Au total, 180 personnes ont été interpellées(Nouvelle fenêtre), indique la préfecture de Paris. Le "gilet jaune" Éric Drouet a lui aussi été interpellé et placé en garde à vue pour "rébellion", avant d'être libéré en fin d'après-midi. La procédure a été transmise au parquet qui décidera de la suite à donner. "C'est le seul motif qu'on a cru devoir trouver pour écarter Éric Drouet du défilé auquel il assistait en tant que simple spectateur", estime de son côté maître Khéops Lara, avocat d'Éric Drouet.
Il est sorti soulagé, bien évidemment, après une garde à vue qui est totalement injustifiée, et une interpellation également injustifiée, totalement scandaleuse
Me Khéops Lara, avocat d'Éric Drouetà franceinfo
"Certes, c'est Éric Drouet, mais il était là en tant que simple spectateur. Et évidemment, on a créé de toutes pièces cette prétendue rébellion, qui serait une résistance violente à l'interpellation, qui n'a jamais eu lieu. Vous avez des vidéos de son interpellation par des passants, voire même des médias qui étaient présents et qui ont pu filmer cela", a estimé l'avocate, qui ajoute, "la violence, s'il y en a eu, c'était contre Éric Drouet, certainement pas de sa part".
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