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"Gilets jaunes" à Paris : "Le gouvernement doit tout faire pour éviter les violences", martèle Damien Abad

Le député Les Républicains de l'Ain met avant, samedi, "les manifestations pacifiques dans les territoires" des "gilets jaunes".

Article rédigé par franceinfo
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Damien Abad, député de l'Ain et vice-président des Républicains, le 5 juin 2018 à l'Assemblée nationale.  (CHRISTOPHE MORIN / MAXPPP)

"Pour nous, et pour les 'gilets jaunes', le préalable doit être la suppression des taxes sur les carburants", a martelé Damien Abad, samedi 1er décembre sur franceinfo.

>>Un troisième samedi de mobilisation des "gilets jaunes" : suivez la situation région par région

Le vice-président du parti Les Républicains (LR) et député de l'Ain a espéré que le mouvement à Paris, aujourd'hui, ne soit pas émaillé de "violences", soulignant les "manifestations pacifiques dans les territoires"

franceinfo : Vous semble-t-il que la situation est mieux maîtrisée que la semaine dernière sur les Champs-Élysées ?

Damien Abad : Oui, et l'objectif doit être très clair : il faut séparer les "casseurs" des "gilets jaunes". Il ne faut pas que le mouvement des "gilets jaunes" soit terni par des violences, qui malheureusement sont inéluctables dans ce genre de manifestation. Je crois que, ce qui est important aujourd'hui, c'est de comprendre que c'est un mouvement qui vient des territoires. Partout, il y a des manifestations pacifiques dans ces territoires, et c'est cela qu'on doit retenir des "gilets jaunes". Le gouvernement et le ministre de l'Intérieur doivent tout faire pour éviter ces violences au cœur de Paris qui donnent une image négative à la fois pour les "gilets jaunes", mais aussi dans le monde pour la France.

Comment financer le chèque carburant de 100 euros mensuel pour 13 millions de Français que vous proposez ?

Pour nous, et pour les "gilets jaunes", le préalable doit être la suppression des taxes sur les carburants. Il n'y aura pas de dialogue, de concertation et de discussion possible avec le gouvernement tant que ce préalable ne sera pas levé. Ensuite, avec Guillaume Peltier [premier vice-président des Républicains], nous avons proposé la mise en place d'un chèque carburant, qui ne coûte pas 13 milliards d'euros, mais zéro euro parce qu'il est fait sur le modèle du ticket restaurant. C'est un chèque qui serait attribué uniquement sur les trajets domicile-travail pour celles et ceux qui font plus de 20 km aller et 20 km retour. Nous faisons cela parce qu'aujourd'hui, quelqu'un qui gagne un smic, qui fait 50 km aller-retour, va dépenser un mois de salaire en carburant et c'est un treizième mois à l'envers. Avec ce système, les entreprises seraient prêtes à jouer le jeu, si de l'autre côté on revient sur la défiscalisation du gazole non routier. Ce qui impacte aujourd'hui les entreprises, ce sont les 500 millions d'euros que le gouvernement a pris en mettant fin à la détaxation du gazole non routier qui impacte aussi les artisans et les commerçants. Notre système, le même que celui du ticket restaurant permettra de répondre à la crise du pouvoir d'achat.

Mais le changement climatique est bien réel, il faut bien financer une sorte de transition écologique... 

Plutôt que d'augmenter les taxes pour financer la transition énergétique, faisons en sorte que l'ensemble du produit de la taxe aille à la transition énergétique. Aujourd'hui, à peine 20% de la taxe intérieure sur les produits de consommation énergétique va à cette transition-là. Cette transition, si on veut la faire réellement, il faut la faire, non pas en taxant celles et ceux qui n'ont pas d'autre choix que de prendre leur voiture, mais tout simplement en développant la mobilité durable, en accompagnant des financements de transports nouveaux, en mettant l'accent aussi sur le digital et autres. Pas en pénalisant une partie des Français. La hausse des taxes est de près de trois milliards d'euros en 2019. Le président de la République a proposé de financer à hauteur de trois milliards d'euros l'éolien terrestre. Je propose que l'on stoppe le financement de l'éolien terrestre, qui est un scandale d'État, et que ces milliards d'euros soient consacrés au financement des taxes.

S'agit-il de revenir aussi sur l'ISF ?

Nous voulons, avec Laurent Wauquiez et les Républicains, que la baisse des impôts soit un marqueur, mais un marqueur pour les classes moyennes et les classes moyennes salariées notamment. Et ça ne peut pas se faire simplement sur l'ISF, il s'agit d'avoir aussi une réflexion sur la question de l'impôt sur le revenu, sur la CSG qui a augmenté fortement également. Et les "gilets jaunes" nous parlent tous d'un ras-le-bol fiscal généralisé. Donc, l'enjeu aujourd'hui c'est de revoir et de repenser la relation que les Français ont à l'impôt. J'ai reçu une cinquantaine de "gilets jaunes" dans ma permanence cette semaine, et ils m'ont tous dit la même chose : 'On a le sentiment qu'on a moins de services et qu'on paye pourtant plus d'impôts'.

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