"Nous ne sommes pas là pour écouter la leçon du Premier ministre", explique un "gilet jaune" qui a décliné l'invitation à Matignon
Benjamin Cauchy, membre des "gilets jaunes libres", revient sur franceinfo sur sa décision de ne pas se rendre à l'invitation du Premier ministre, Edouard Philippe. Il n'entend pas que son collectif soit "instrumentalisé" et affirme que certains de ses membres ont reçu des "menaces".
"On ira rencontrer [le Premier ministre] quand il sera prêt véritablement à négocier, et non pas seulement à nous faire une leçon de méthodologie", explique le membre du collectif des "gilets jaunes libres" Benjamin Cauchy, joint par franceinfo ce lundi. Il décline donc l'invitation à Matignon prévue mardi 4 décembre, parce que son collectif "ne souhaite pas être instrumentalisé" mais aussi parce que ses membres ont "reçu des menaces".
franceinfo : Est-ce que vous irez à Matignon mardi ?
Benjamin Cauchy : Non, je ne serai pas présent pour deux raisons : la première c’est que nous ne souhaitons pas être instrumentalisés et être des marionnettes d’une communication politique sans issue. Depuis ce matin, les députés de LREM expliquent en long en large et en travers que le gouvernement ne changera pas de cap. En ce sens, il n’est aucunement utile de nous y rendre. La deuxième raison, c’est que l'ensemble des personnes du collectif des “gilets jaunes libres” ont reçu des menaces, des insultes qui mettent en péril notre intégrité physique. On ira rencontrer [le Premier ministre] quand il sera prêt véritablement à négocier, et non pas seulement à nous faire une leçon de méthodologie.
Au début, vous acceptiez cette main tendue. Dans le JDD, vous disiez pourtant être prêt à rencontrer le Premier ministre. Votre position a changé ?
Non, l’objectif de ce rendez-vous était de négocier. Mais à partir du moment où il y a un postulat de départ qui est de dire qu’ils ne changeront pas de cap, on ne rentre pas en négociation. Nous ne sommes pas là pour écouter la leçon du Premier ministre. Aucun membre de notre collectif n'ira au rendez-vous.
Qu'allez-vous faire des les heures et les jours qui viennent ?
Notre collectif est voué à continuer à croître et à être fédérateur avec tous les "gilets jaunes" qui se veulent pacifistes. La première étape va être d’écouter l’intervention du Premier ministre ce soir au regard des différents échanges qu’il a pu avoir avec les responsables des partis politiques. Nous souhaitons qu’il constate qu’il est dans une impasse politique, qu’il constate qu’une grande partie des “gilets jaunes” ne parle plus aujourd’hui de revendications mais ne parle que de colère et de violences et d’appels à l’insurrection. Il faut qu’il se rende compte qu’il doit changer de cap politique. Il faut que le gouvernement prenne ses responsabilités et remette sa démission au président de la République en vue d’une dissolution de l’Assemblée nationale.
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