"Gilets jaunes" : un policier jugé à Paris pour "violences volontaires", le premier depuis le début du mouvement
Sur une vidéo partagée plusieurs milliers de fois sur les réseaux sociaux, ce policier est vu en train de lancer un pavé en direction de manifestants, le 1er mai 2019.
Il est jugé pour avoir lancé un pavé en direction de "gilets jaunes", le 1er mai dernier. Un policier comparaît pour "violences volontaires", jeudi 21 novembre à Paris, lors du premier procès d'un membre des forces de l'ordre après les nombreuses plaintes pour violences policières depuis le début du mouvement.
Cette audience a lieu dans une ambiance tendue, quelques jours après le premier anniversaire du mouvement de contestation. Un rendez-vous émaillé une nouvelle fois par des affrontements entre des manifestants et les forces de l'ordre samedi, dans certains quartiers de la capitale. La place d'Italie, dans le 13e arrondissement, a été le théâtre de violences pendant plusieurs heures et un "gilet jaune" y a perdu l'usage d'un œil après avoir été blessé par un projectile probablement tiré par la police.
Depuis le début de cette fronde sociale, les "gilets jaunes" dénoncent les violences policières, l'usage des grenades et des lanceurs de balles de défense (LBD) par les forces de l'ordre. Des 212 enquêtes à Paris de l'IGPN, la police des polices, c'est la première à donner lieu à un procès. Un autre policier sera jugé avant la fin de l'année.
Un pavé lancé en direction des manifestants
Ce brigadier, membre de la CRS 27 et basé à Toulouse, doit comparaître pour "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique n'ayant pas entraîné d'incapacité". Sur une vidéo partagée plusieurs milliers de fois sur les réseaux sociaux, on le voit lancer un pavé en direction de manifestants, le 1er mai.
La scène se déroule en face de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, dans le 13e arrondissement de Paris, lors d'une journée d'action marquée par des heurts. Les faits ont eu lieu vers 17h30, selon Laurent Bortolussi, journaliste de l'agence indépendante Line Press et auteur de la vidéo. Quelques minutes plus tôt, le commandant de sa compagnie avait été gravement blessé au visage par un pavé jeté par un manifestant, puis hospitalisé pour un traumatisme crânien. Les images ne montrent pas où a atterri le projectile lancé par le policier et s'il a blessé quelqu'un.
Aucune partie civile n'a d'ailleurs été constituée, a confirmé l'avocat du policier, Laurent Boguet. "Nous ne devons pas faire l'impasse sur la colère à laquelle les policiers ont été confrontés pendant plusieurs heures ce jour-là", soutient le conseil du fonctionnaire, qui va plaider la relaxe et récuse tout dérapage.
Le geste est condamnable administrativement, mais judiciairement, j'ai un doute. Le procès va permettre de déterminer, ou pas, la culpabilité, sachant qu'il n'y a pas d'identification de victime.
une source policièreà l'AFP
Au total, 372 procédures ont été enregistrées en France après des plaintes contre des forces de l'ordre, selon un décompte du ministère de la Justice transmis à l'AFP. Parmi elles, 109 ont été classées sans suite et 29 ont fait l'objet de l'ouverture d'une information judiciaire. Les autres procédures sont encore en cours de traitement, précise la Chancellerie.
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