"Je trouve ça positif cette discussion" : le grand débat national a aussi lieu à l'hôpital entre collègues
Le grand débat national se poursuit et plusieurs échanges se déroulent dans les hôpitaux en région parisienne pour donner la parole au monde de la santé.
Le grand débat national aussi à l'hôpital. À l'initiative de médecins de l'Assistance-publique Hôpitaux de Paris, plusieurs débats sont organisés. C'est notamment le cas lundi 18 février à l'hôpital Paul-Brousse de Villejuif (Val-de-Marne). L'objectif est de permettre aux professionnels de santé de s'exprimer et d'apporter leurs contributions. Franceinfo a assisté à l'un de ces échanges, à l'hôpital Beaujon, à Clichy (Hauts-de-Seine).
Un problème d'effectif
L'amphithéâtre est plein. Ils sont une centaine à être venus s'exprimer vendredi 15 février pour parler de l'hôpital public qu'ils aiment et qu'ils détestent aussi. "Parfois, nous avons l'impression d'être découragés dans l'exercice de notre profession", dit une femme au micro.
Pour prendre la parole, il suffit de lever son papier de couleur selon le métier. Françoise Lebas, est infirmière et elle s'exprime sur "le problème de personnel. Il y a un problème d'attrait parce que les salaires ne sont pas énormes et la vie coûte de plus en plus chère."
Moi je n'ai jamais été manifester avec les "gilets jaunes" mais on pourrait tous y aller.
Françoise Lebasà franceinfo
Marie-Pierre Vullierme est médecin, et elle parle au micro de naufrage de l'hôpital : "Il n'est pas normal que dans des services de cancérologie, des infirmières aient dix patients en charge, ce n'est pas possible, il faut pouvoir être disponible, avoir du temps pour les patients en souffrance."
Tous les métiers concernés
Épuisement, abattage, déshumanisation, qualité des soins, budget en baisse... De nombreux sujets sont évoqués et tout le monde s'écoute. Samantha est venue pour expliquer la difficulté de son métier de secrétaire médicale. "On travaille ensemble avec les infirmières, les médecins, les aides-soignants, mais les problèmes que l'on rencontre, personne entre guillemet ne les connaît. Nos salaires, nos modes de recrutement... Je pense que les gens ne sont pas au courant", affirme-t-elle.
Pouvoir s'exprimer est une satisfaction pour Françoise Lebas. Désormais, cette infirmière espère que toutes les contributions remonteront et seront entendues par sa direction et le gouvernement : "Je suis venue parce que je trouve ça positif toute cette discussion, après il faut que les idées remontent et que ça ne se cogne pas à un mur de verre". D'autres débats devraient ainsi se tenir durant les deux prochaines semaines dans plusieurs hôpitaux de Paris et de la banlieue parisienne. Mardi, un échange est prévu à l'hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris.
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