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Le militant d'ultradroite Hervé Ryssen à la une de "Paris Match" : "C'est totalement fortuit, personne ne l'avait reconnu"

Le magazine, qui consacre un dossier aux "gilets jaunes", a mis en couverture cet homme connu pour son antisémitisme revendiqué.

Article rédigé par franceinfo
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Capture d'écran du tweet d'Hervé Ryssen où il poste la une de Paris-Match sur laquelle il apparaît en gilet jaune, le 5 décembre 2018. (SIPA / PARIS MATCH / TWITTER)

"Allez, je fais la une de Paris Match." Hervé Ryssen s'est félicité, sur Twitter, mercredi 6 décembre, d'être en couverture du magazine à paraître jeudi. Ce militant d'ultradroite, connu pour son antisémitisme revendiqué, a été pris en photo alors qu'il échangeait avec un membre des forces de l'ordre près de l'Arc de triomphe, à Paris, samedi 1er décembre. Cette image de l'agence Sipa a été choisie par la rédaction pour illustrer son dossier sur le mouvement des "gilets jaunes" et cette "journée explosive".

Ce n'est pas la première fois qu'Hervé Ryssen est pris en photo lors d'une manifestation des "gilets jaunes". Il était déjà apparu sur un cliché posté sur Twitter par Le Figaro lors de la journée de mobilisation du 24 novembre, comme l'avait remarqué un journaliste de L'Express

Ce militant d'extrême droite – Hervé Lalin de son vrai nom – a été condamné à plusieurs reprises pour ses propos antisémites et racistes. Dernière décision en date : il a écopé en juin d'un an de prison pour avoir tenu un discours antisémite dans une vidéo diffusée sur YouTube.

Les journalistes "regrettent cette erreur"

Pourtant, Paris Match assure ne pas avoir reconnu le personnage. "C'est totalement fortuit. Le choix de la photo de couverture n'est absolument pas lié à la présence de ce Hervé Ryssen que personne n'a reconnu à la rédaction", explique Bruno Jeudy, rédacteur en chef du magazine, à franceinfo. "Non seulement il est difficilement reconnaissable car il est de côté et porte une casquette mais il faut vraiment être connaisseur des milieux de l'ultradroite pour l'identifier", ajoute-t-il, reprenant le terme d'"effraction" utilisé sur Twitter par une journaliste du Monde

Selon Bruno Jeudy, "cela prouve l'extrême porosité de ce mouvement, qui mêle l'extrême droite, l'ultragauche et les 'gilets jaunes', comme l'explique un commissaire de police dans notre dossier consacré au sujet"Sur Twitter, la Société des journalistes de Paris Match "déplore qu'un négationniste membre de l'extrême droite se retrouve en couverture de notre journal sans qu'il ne soit identifié comme tel. Et s'associe au directeur de la rédaction pour regretter cette erreur, qui ne reflète en rien les valeurs" du magazine.

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