Quelles listes aux européennes comptent des "gilets jaunes" parmi leurs candidats ?
Eligibles ou non, sur des listes ouvertement "jaunes" ou invités par des candidats plus établis dans la vie politique, plusieurs dizaines de "gilets jaunes" participent officiellement dans la campagne pour les élections européennes.
Des "gilets jaunes" de droite à gauche. Un nombre record de 33 listes ont été déposées pour les élections européennes, qui se dérouleront le 26 mai. Et les "gilets jaunes" sont bien présents, sur des listes majoritairement "jaunes" ou en position non éligibles sur les listes de candidats bien établis, qui tentent d'attirer les électeurs proches du mouvement. Où les trouver ? On vous guide.
Deux listes composées de "gilets jaunes"
• Alliance jaune. Le chanteur Francis Lalanne avait annoncé, mardi 30 avril, prendre la tête de la liste Alliance jaune. L'artiste avait déjà été tête de liste aux européennes de 2009 dans la circonscription Sud-Est (3,75% des voix) au nom de l'Alliance écologiste indépendante. Cette liste est le fruit d'une alliance avec les représentants de la liste Ralliement d'initiative citoyenne, dite "RIC". Jérémy Clément, meneur du "RIC", sera numéro 3 de la liste, derrière Sophia Albert-Salmeron, avocate à Sorgues (Vaucluse) qui a défendu plusieurs "gilets jaunes". Cette liste revendique être la seule "100% gilets jaunes".
La liste bénéficie d'une caution financière de 800 000 euros assurée par Jean-Marc Governatori, président de l'Alliance écologiste indépendante et soutien de la liste EELV, menée par Yannick Jadot. L'Alliance jaune se veut non partisane et défend plusieurs propositions : taxe Tobin sur les transactions financières internationales, taxation du kérosène lourd et reconnaissance des ressources naturelles comme entités morales.
• Evolution citoyenne. Christophe Chalençon, figure du mouvement des "gilets jaunes", dans le Vaucluse, a déposé sa liste Evolution citoyenne. Sur les 79 candidats inscrits, "90% ont participé au mouvement du 17 novembre", assure le numéro 3, Brice Blazy, à France Inter. Pourtant, Evolution citoyenne ne se revendique pas des "gilets jaunes", mais affiche une liste composée de personnes "issues de la société civile", un "panel de citoyens de gauche à droite", précise Christophe Chalençon.
La tête de liste avait été au cœur d'une polémique, début février, lorsqu'il avait rencontré Luigi di Maio, vice-président du Conseil italien et dirigeant du Mouvement 5 étoiles, ce qui avait entraîné le rappel par Paris, pour une semaine, de l'ambassadeur français en Italie. "Nous ne sommes pas pour sortir de l'Europe, nous sommes pour une Europe des nations fortes", a expliqué Christophe Chalençon, qui veut, s'il est élu, organiser des "assemblées citoyennes" au cours desquelles les participants pourront s'exprimer sur les lois soumises au vote du Parlement européen.
Une troisième liste qui défend le RIC
La liste Mouvement pour l'initiative citoyenne est composée de candidats tirés au sort et revendique le référendum d'initiative citoyenne (RIC) "en toutes matières au niveau national et européen". Un projet qui peut séduire les "gilets jaunes". Mais nulle part sur son site, on ne trouve de mention des "gilets jaunes" et aucun "gilet jaune" identifié ne compte parmi les candidats. En outre, le mouvement existait bien avant l'émergence, en 2018, de la mobilisation. Il a été créé en 2006 et avait présenté, aux élections européennes de 2009 une liste Rassemblement pour l'initiative citoyenne.
Des "gilets jaunes" invités sur d'autres listes
• Avec Florian Philippot. Le mouvement Les Patriotes de l'ex-RN Florian Philippot a fusionné avec Jaunes et citoyens de Jean-François Barnaba, 62 ans, "gilet jaune" de l'Indre. Florian Philippot emmène cette liste Ensemble patriotes et gilets jaunes : pour la France, sortons de l'Union européenne, qui compte dans ses rangs 10 "gilets jaunes", dont aucun n'est en position éligible, selon Jean-François Barnaba. Cette entrée officielle en politique lui permet, de s'exprimer "politiquement en fonction de [ses] convictions", a-t-il expliqué à franceinfo. "Je me sentais très proche de son engagement principal, qui est celui du souverainisme", a-t-il encore avancé pour justifier ce rapprochement.
• Avec Ian Brossat. La liste du PCF, menée par le conseiller de Paris Ian Brossat, met en avant trois "gilets jaunes". Mamoudou Bassoum (5e), adjoint PCF à la mairie de Châlette-sur-Loing (Loiret), avait porté un "gilet jaune" sur le podium du championnat d'Europe de taekwondo. Aurélien Crifo (63e) est un militant communiste investi dans le mouvement des "gilets jaunes" à Mulhouse (Haut-Rhin). Et Elina Dumont (18e), ancienne SDF, chroniqueuse dans les "Grandes Gueules" de RMC, où elle a déjà arboré son gilet jaune (mais l'avait retiré en décembre 2018).
• Avec François Asselineau. L'UPR qui souhaite une sortie française de l'Union européenne revendique la présence de deux "gilets jaunes" dans sa liste Ensemble pour le Frexit : Hugues Maintenay, déjà suppléant de la candidate UPR à Royan (Charente-Maritime) aux législatives de 2017, et Julia Vincenza, apparue vêtue d'un gilet jaune lors d'une réunion publique de François Asselineau, le 27 avril.
• Avec Nicolas Dupont-Aignan. La liste menée par Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, ne compte qu'un "gilet jaune" revendiqué : Benjamin Cauchy, ancien conseiller municipal UMP à Laon (Aisne), en 9e position et également porte-parole. "J'ai fait le choix de m'associer avec Nicolas Dupont-Aignan parce que les revendications que j'ai portées le 17 novembre, celles qui étaient pacifiques et qui concernent le pouvoir d'achat, étaient complètement 'synchro' avec celles qu'il porte depuis de nombreuses années, explique Benjamin Cauchy à franceinfo.
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