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Vidéo A Joigny, dans l'Yonne, c'est l'anxiété avant le grand débat : "Si ça ne bouge pas, vers quoi on va ?"

Publié Mis à jour
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Article rédigé par franceinfo, Benjamin Illy - Édité par Thomas Pontillon
Radio France

Joigny, 10 000 habitants, a perdu une partie de ses services publics. Dans la commune, on attend sans illusions le grand débat national, qui démarre mardi 15 janvier. 

La ville de Joigny dans l'Yonne a été l'une des premières communes en France à mettre en place un cahier de doléances dans sa mairie, dès le 7 décembre. Cette ville de 10 000 habitants manque de services publics et les citoyens vont pouvoir à partir de mardi 15 janvier le dire lors du grand débat national organisé sur fond de crise des "gilets jaunes". 

Déjà 300 propositions recueillies 

"Il y a une cinquantaine de contributions, ce qui représente environ 300 propositions", explique le premier adjoint au maire de Joigny, Nicolas Soret. Parmi les doléances, il y a par exemple la réouverture des antennes locales de la sécurité sociale. "On a perdu beaucoup de services publics, l'équivalent de 550 emplois publics. Pour une ville de 10 000 habitants, c'est beaucoup", raconte l'élu. 

Ça a commencé au début des années 2000 avec la perte de la maternité et de la chirurgie. Et en 2008, on a perdu le tribunal d'instance, le tribunal de commerce puis le régiment militaire. On a 10% de la population qui a été déplacée. 

Nicolas Soret, adjoint au maire

à franceinfo

Éric, 62 ans est retraité de l'Éducation nationale. Il a été le premier à contribuer au cahier de doléances. "Je ressens de la colère ou du désespoir, je ne sais pas", soupire-t-il. "Pour l'instant je ne suis pas gilet jaune", explique-t-il. En revanche, il s'inquiète de la disparition des soins dans sa commune. "Moi, j'ai un père qui a été sauvé parce qu'il habitait Auxerre, il a été transporté à l'hôpital, ils l'ont emmené sur la table d'opération immédiatement, c'est ça qui l'a sauvé. Moi, s'il m'arrive le même accident, je meurs." 

Éric ne se fait pas d'illusion sur le grand débat national. "Citoyens, débattons... C'est indispensable. Après si c'est dans le débat de Macron, je ne vois pas ce qu'on va y faire, parce que tout de façon, il va continuer à faire comme avant, il l'a déjà annoncé. Si ça ne bouge pas, vers quoi on va ? Moi j'ai peur... Tout peut arriver."

Non loin, les enfants scandent des "Macron, démission !" dans la cour de l'école. "J'entends que la révolte est profondément ancrée... Moi je n'ai jamais vu ça, des gamins qui scandent des slogans politiques... Ils ne comprennent probablement mais ils voient que leurs parents sont révoltés."

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