Faute d'efforts de compétitivité, Air France pourrait "disparaître" : Bruno Le Maire "pas tout à fait au courant du dossier", selon le président du SNPL
Après les annonces du ministre de l'Economie ce week-end, le président du syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), Philippe Evain, a accusé lundi matin sur France Inter le ministre de l'Economie Bruno Le Maire d'avoir porté des accusations "inexactes" à l'encontre des pilotes.
Le président du syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), Philippe Evain, a accusé lundi 7 mai sur France Inter le ministre de l'Economie Bruno Le Maire d'avoir porté des accusations "inexactes" à l'encontre des pilotes et de n'être "peut-être pas tout à fait au courant du dossier Air France".
L'Etat n'épongera pas les pertes d'Air France
Alors que le PDG d'Air France, désavoué par une majorité des salariés de la compagnie lors d'un référendum interne, a annoncé vendredi sa démission, Bruno Le Maire a estimé dimanche que l'Etat n'épongerait pas les pertes d'Air France et que la compagnie "disparaîtrait" si elle ne faisait pas "les efforts de compétitivité nécessaires".
"Air France n'a pas touché un seul centime de l'Etat depuis plus de 25 ans", a répliqué Philippe Evain lundi matin, soulignant que ces efforts de compétitivité avaient déjà été faits par les salariés. "En 2017, Air France-KLM a diminué sa dette de 3,6 milliards d'euros à 1,6 milliard d'euros. Air France seule n'a plus que 800 millions d'euros de dettes nettes, c'est moins de 5% du chiffre d'affaires. Donc il n'y a aucun souci de danger pour l'entreprise, ni de dette à éponger de l'Etat", a-t-il ajouté. Le président du SNPL d'Air France a expliqué du coup n'avoir "pas bien compris" les déclarations de Bruno Le Maire, le taxant d'incompétence sur ce dossier. "Peut-être n'était-il pas tout à fait au courant du dossier", a-t-il dit.
Bruno Le Maire juge les revendications salariales de pilotes injustifiées
Dimanche, Bruno Le Maire s'en était pris plus précisément au niveau de rémunération actuel des pilotes d'Air France, jugeant leurs revendications salariales - l'intersyndicale réclame une augmentation de 5,1% après 6 années de gel des salaires - "injustifiées".
"Concernant les pilotes, il devrait savoir que le salaire des pilotes est quasiment le plus faible de tout ce qui se pratique dans les grandes compagnies européennes aujourd'hui. Je sais que nous souffrons peut-être d'une idée reçue, mais c'est bien la vérité, a dit Philippe Evain. Donc les déclarations de Monsieur Le Maire ne sont simplement pas fondées, elles sont inexactes."
Après déjà treize journées de mobilisation qui ont causé 300 millions d'euros de pertes selon la compagnie, l'intersyndicale a maintenu son préavis de grève pour ce lundi et demain mardi.
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