La maintenance des voies SNCF épinglée par la Cour des comptes
Le rapport annuel de la Cour des comptes qui sort ce mercredi n'épargne pas la SNCF et son fonctionnement. Seuls bons points, les améliorations entre 2010 et 2014 en matière de propreté dans les gares, d'information et de sûreté, avec une baisse de 33 % des atteintes physiques aux voyageurs.
Pour le reste, le tableau est assez sombre en matière de ponctualité, notamment en ce qui concerne les RER A, gérés avec la RATP, empruntés chaque jour par quatre fois plus de voyageurs que l'ensemble du réseau TGV.
La maintenance des réseaux en ligne de mire
C'est surtout la maintenance qui inquiète la Cour des comptes : 40 % des voies et 30 % des aiguillages du réseau Transilien ont plus de 30 ans, alors que la SNCF recommande un renouvellement au bout de 25 ans. Pire encore, selon les équipes chargées de l'entretien, l'état général des infrastructures devrait encore se dégrader d'ici 2020. La Cour évoque les risques que cela comporte pour la sécurité. On se souvient alors de la catastrophe de Brétigny, mais également une probable multiplication des incidents techniques.
Dans sa réponse au rapport, le patron de la SNCF, Guillaume Pépy, ne peut que dénoncer le sous-investissement chronique pendant plusieurs décennies pour expliquer cette situation.
"En l'état actuel du réseau, nous avons plus que des risques d'incidents. Nous avons des incidents"
— Jacques Rapoport, président de SNCF-Réseau
De son côté, s'il ne nie pas les problèmes, le président de SNCF-Réseau, Jacques Rapoport, met aussi en avant les efforts fournis par l'entreprise ces dernières années. "Nous avons multiplié par trois les investissements de renouvellement en Île de France. Nous avons maintenant un entretien courant qui est dit haute performance, avec des moyens supplémentaires. Il y a eu beaucoup d'augmentation d'effectifs, plus de deux mille en cinq ans en Île de France. La Cour des comptes souligne que tout cela était nécessaire et indispensable. La Cour des comptes qui d'habitude est plutôt là pour dire qu'il faut dépenser moins, dit qu'il faut dépenser plus. En même temps, elle souligne ce qui est parfaitement exact. Nous ne sommes pas du tout au niveau, les retards accumulés au cours des décennies passées font que l'effort doit non seulement se poursuivre mais s'accélérer. En l'état actuel du réseau, il est fragile. Nous avons plus que des risques d'incidents, nous avons des incidents" .
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— Cour des comptes (@Courdescomptes) February 10, 2016
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