La SNCM bradée à un euro ?

Coup de bluff ou proposition sérieuse, la direction de la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM) fait en tout cas beaucoup parler en Corse. 

Le président du conseil de surveillance de la SNCM, Gérard Couturier, a fait cette proposition dans une lettre, alors même que les négociations pour le renouvellement de la délégation de service public sont dans l'impasse. Il dit vouloir "faire taire la suspicion" sur l'actionnaire principal de la société, Véolia Transdev. En 2005, le gouvernement Villepin avait entériné la privatisation de la SNCM pour 35 millions d'euros, alors que les actifs de la société étaient estimés à 280 millions d'euros.

Selon le patron de la SNCM, le rachat pour un euro de la société par la Collectivité territoriale de Corse permettrait aussi de faciliter la création d'une compagnie régionale.

"Laisser supporter à la région la casse sociale"

Pour le secrétaire général des marins CGT, Frédéric Alpozzo, la proposition permettrait surtout "le désengagement complet des actionnaires privés pour laisser supporter à la région la casse sociale" . L'Assemblée de Corse souhaite notamment supprimer les subventions à la compagnie pendant les périodes de pointe, ce qui entraînerait la perte de 800 emplois.

Le président de l'Office des transports, lui, parle d'une proposition "grotesque, indécente et dérisoire" . Une fausse bonne affaire selon lui, qui ressemble plutôt à une provocation de la part de Véolia.

Enfin le syndicat des travailleurs corses, majoritaire à la SNCM, se dit plutôt favorable à une telle proposition... Et estime même qu'il faut prendre au mot la direction de la SNCM.