Pénurie de carburant : "Ça met en péril la sécurité et la santé de nos patients", alerte SOS-Médecin France
Les soignants doivent en théorie bénéficier de files d'attente prioritaires dans les stations-service impactées par la grève. Mais selon Jean-Christophe Masseron, certaines préfectures "tardent" à mettre en place la mesure.
Les difficultés d'approvisionnement en carburant qui touchaient jeudi 13 octobre 29,1% des stations-service du pays "met en danger la sécurité et la santé de nos patients", alerte ce vendredi sur franceinfo le docteur Jean-Christophe Masseron, président de SOS-Médecin France. Il constate que "de plus en plus de [ses] confrères ont des difficultés à s'approvisionner". "Les visites à domicile peuvent être impactées par les pénuries d'essence", explique Jean-Christophe Masseron. La situation n'est pas homogène dans tout le pays, "l'Ile-de-France, les Hauts-de-France sont très touchées, en région Paca il commence à avoir aussi pas mal de tensions".
Des files d'attente "d'une heure et demie"
Des files prioritaires sont mises en place pour les services de secours et de sécurité dans plusieurs départements, comme l'Oise et la Somme. Mais Jean-Christophe Masseron pointe du doigt les "préfectures qui tardent" à réagir face à ces tensions sur le carburant. "Ça n'a pas été mis en place partout et du coup on se retrouve à faire des files d'attente d'une heure et demie pour aller chercher du carburant plutôt que pour aller soigner des patients", déplore-t-il. Le président de SOS-Médecin France appelle ainsi à "créer des filières dédiées pour les professionnels qui ont des besoins de manière prioritaire, dont les professionnels de santé".
Pour le président de SOS-Médecin France cette situation met "en péril l'activité à domicile". "À partir du moment où on ne peut pas déplacer un médecin, une infirmière ou une ambulance vers un patient immobilisé à son domicile, on crée des risques pour leur santé", dénonce-t-il. Jean-Christophe Masseron rappelle que certains "patients ont des soins lourds", avec "des surveillances à domicile et puis il y a des urgences médicales qui nécessitent parfois le passage d'un médecin ou le transfert vers un hôpital". "Si on ne peut pas faire tout ça, c'est très dangereux", prévient-il.
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