Raffineries en grève : "Quasiment pas d'impact, nous avons des stocks pour une semaine à dix jours", affirme le directeur d'une entreprise d'autocars
Géric Bigot, directeur de Lacroix et Savac, entreprise d'autocars, assure dimanche 16 octobre disposer de "près d'un million de litres" de carburants en réserve. La grève des salariés de TotalEnergies n'a "quasiment pas d'impact" sur leur activité, dit-il.
Malgré la grève qui se poursuit dans certaines raffineries et des difficultés d'approvisionnement qui subsistent, pas d'inquiétude particulière du côté des autocaristes. "Aujourd'hui, nous avons à peu près une semaine à dix jours devant nous" de carburant, précise sur franceinfo Géric Bigot, directeur de l'entreprise de transport Lacroix et Savac. En revanche, les chauffeurs de bus, habitant souvent loin des centres d'exploitation, ont des difficultés pour assurer leur service. Mais les équipes encadrantes "ont le permis de transports en commun", souligne-t-il. "Cela nous permet aujourd'hui de continuer à assurer 100% de l'activité", affirme-t-il.
franceinfo : Quel est l'impact de cette grève sur votre activité ?
Géric Bigot : L'impact actuellement sur l'activité elle-même, il n'y en a quasiment pas puisque nous avons la chance dans notre société d'avoir une direction des opérations qui veille au grain tout au long de l'année sur nos approvisionnements. Nous disposons d'une capacité de stockage d'à peu près un million de litres sur nos vingt sites de l'ouest parisien. Le but de cette direction des opérations, c'est bien de constituer un stock maximal et d'essayer de reconstituer le stock maximal dès le départ de ce mouvement, de façon à ne pas avoir de gêne pour continuer à pouvoir desservir l'ensemble de nos clients, les scolaires, mais surtout le transport public. Nos réserves ont été reconstituées juste avant le mouvement par nos services. Aujourd'hui, nous arrivons à reconstituer quasiment la totalité de nos réserves qui nous laissent à peu près une semaine à dix jours devant nous d'approvisionnement.
Vos chauffeurs peuvent-ils se rendre au travail ?
Le souci, c'est la capacité de nos conducteurs à trouver de l'essence. Dans l'ouest parisien, c'est encore toujours très compliqué aujourd'hui. Nous avons, la semaine dernière, plusieurs conducteurs qui n'ont pas pu se rendre au travail, faute d'avoir du carburant dans leur voiture. Nos salariés, souvent, habitent assez loin de leurs centres d'exploitation pour des raisons de coût de loyer en région parisienne. Cela commence à poser problème. L'agilité de nos équipes dans nos sociétés fait que beaucoup de cadres ont le permis de transports en commun. Cela nous permet aujourd'hui de continuer à assurer 100% de l'activité.
SOS Médecins demande de réserver systématiquement dans chaque département une station essence pour les métiers prioritaires. Vous y êtes favorable ?
Les services prioritaires doivent continuer à tout prix à fonctionner. Maintenant, le service public, lui aussi doit continuer à fonctionner. Il faudra juste qu'on trouve le bon curseur.
" Peut-être que sur nos stocks tampons, on pourrait, sur quelques sites, venir en aide à ces secteurs, notamment de la santé."
Géric Bigotà franceinfo
Tout ça ne peut être fait que sur réquisition et sur ordre du préfet.
La ristourne de 30 centimes du gouvernement sur le litre de carburant va passer à 10% dans seulement deux semaines. Faudrait-il la prolonger ?
C'est absolument nécessaire pour nos salariés que cette mesure soit prolongée. Avec l'inflation galopante depuis le début de l'année, même si nous avons mis en place des mesures d'accompagnement dans de nombreuses entreprises par la nouvelle prime de partage de la valeur, il est important pour nos salariés de continuer à bénéficier de ces 30 centimes pour pouvoir continuer tout simplement à travailler, à assurer le service public.
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