Prix des carburants : des "mesures de protection" sont à l'étude, selon Gabriel Attal
Le gouvernement étudie des "mesures de protection" pour les Français si les prix des carburants devaient continuer à monter "dans la durée", mais n'a pas encore tranché sur la forme que prendraient ces mesures.
"Si ces hausses se poursuivent, on prendra les mesures nécessaires." Le gouvernement étudie des "mesures de protection" pour les Français si les prix des carburants devaient continuer à monter, a annoncé mercredi 13 octobre son porte-parole, Gabriel Attal, invité de BFM et RMC. "Dès lors que ces hausses se poursuivraient et que les estimations qui sont faites indiqueraient qu'elles devraient se poursuivre dans la durée, évidemment que nous considérerions des mesures de protection, comme on l'a fait sur le gaz, comme on l'a fait sur l'électricité", a-t-il expliqué. Mais "avant de prendre une décision, il faut regarder ce qui est le plus efficace pour aider les Français qui en ont le plus besoin", a-t-il ajouté.
Sur la forme que prendraient ces mesures, il a précisé que "la décision [n'était] pas prise". Détaillant quelques options, il a notamment cité la "question d'une aide spécifique", ou encore "la question de la baisse des taxes – on n'en est pas là aujourd'hui".
Alors que la "demande très forte" devrait, selon les experts, "recommencer à diminuer à partir de la fin du premier trimestre, au premier semestre, la question est 'comment est-ce qu'on aide les Français à traverser'" le moment actuel, a estimé Gabriel Attal.
Un record du prix à la pompe
Le prix moyen du gazole à la pompe a atteint 1,5354 euro vendredi, battant ainsi son record historique de 1,5331 euro du 12 octobre 2018, selon les derniers chiffres du ministère de la Transition écologique. Mardi, la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a "demandé aux distributeurs de faire un geste dans cette période difficile, en réduisant leurs marges", a-t-elle annoncé lors de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale. "Je me réserve la possibilité de les réunir en cas de besoin", a-t-elle ajouté.
Dans la foulée, le président du comité stratégique des distributeurs E.Leclerc, Michel-Edouard Leclerc, s'est dit prêt à rogner ses marges pour réduire les prix à la pompe, comme le souhaite le gouvernement, si l'Etat commence par baisser ses taxes sur le carburant. "Il n'y a pas beaucoup sous le pied aujourd'hui pour baisser nos marges puisqu'on est déjà pratiquement à prix coûtant", a-t-il ajouté sur RMC.
"Les marges moyennes dans les stations-service que je représente sont de l'ordre de 0,7 à maximum 2 centimes net sur un litre de carburant vendu", a renchéri sur franceinfo Francis Pousse, le président national des propriétaires-exploitants de stations-service au Conseil national des professions de l'automobile (CNPA). "Le carburant, on a toujours une même marge, quel que soit le prix d'affichage. Donc on est absolument incapables de malheureusement lâcher un peu. Et imaginez, même si on décidait de baisser d'un demi-centime, l'impact est tout à fait dérisoire", a-t-il assuré.
Un enjeu de la pré-campagne présidentielle
Cette déclaration survient alors que la Commission européenne présente mercredi la "boîte à outils" qu'elle proposera aux Etats membres pour faire face à cette hausse des prix de l'énergie.
A six mois de la présidentielle, le pouvoir d'achat s'installe comme l'un des thèmes phares de la campagne, alors que les prix de l'énergie – le gaz, le carburant et l'électricité – flambent en Europe, principalement en raison de la reprise économique qui fait suite à la crise déclenchée par le Covid-19.
Marine Le Pen, candidate du RN à l'Elysée, a proposé d'abaisser la TVA sur l'essence, le gaz et l'électricité à 5,5% au lieu de 20%. Dans les rangs des candidats de la gauche, Jean-Luc Mélenchon (LFI) prône un blocage des prix de l'énergie, Anne Hidalgo (PS) une baisse de la taxe sur les carburants et Arnaud Montebourg (ex-PS) une baisse de TVA à 5,5% sur l'énergie. Le candidat écologiste Yannick Jadot propose quant à lui "un chèque-énergie" pour "rendre du pouvoir d'achat" aux familles "les plus vulnérables".
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