Prix des carburants : la remise annoncée par Jean Castex "n'est pas la meilleure des solutions", juge le président de l'Association des maires ruraux
Le Premier ministre promet une déduction de 15 centimes par litre dès le mois prochain. "Le problème, c'est que personne ne sait à ce jour quel va être le prix du carburant au 1er avril", déplore Michel Fournier.
La remise de 15 centimes par litre de carburant à partir du 1er avril, annoncée samedi 12 mars, par le Premier ministre Jean Castex, "a le mérite d'exister" mais "n'est pas la meilleure des solutions", a réagi sur franceinfo Michel Fournier, le président de l'Association des maires ruraux de France (AMRF).
"Dans le milieu rural, on n'a pas le choix"
"Le problème qu'il va y avoir, c'est que personne ne sait à ce jour quel va être le prix du carburant au 1er avril", déplore Michel Fournier. "Parce que si le carburant est à 2,50€/L ou 2,60€/L au 1er avril, on arrivera quand même à un carburant à 2,35€/L", alerte le maire des Voivres (Vosges).
Le président de l'AMRF demande au gouvernement de "réfléchir à un regard spécifique pour les territoires ruraux. J'en appelle à la réflexion de Jean Castex."Dans le milieu rural, on n'a pas le choix, on est obligé de prendre la voiture", justifie l'élu.
"J'ai entendu des gens qui me disent 'Mais moi, si c'est comme ça, je ne vais plus travailler, je ne pourrais pas'".
Michel Fournierà franceinfo
Avec cette mesure évaluée à deux milliards d'euros, le gouvernement "prend conscience que le carburant est nécessaire", se félicite Michel Fournier. L'élu estime cependant que "les deux milliards d'euros en question ne sont pas vraiment perdus. Ils ont été gagnés avec le pourcentage de la TVA lié à l'augmentation. C'est une opération blanche", déduit le président de l'Association des maires ruraux.
Baisser la TVA
L'AMRF propose notamment d'abaisser la TVA sur les carburants à 5,5 % pour faire baisser les prix à la pompe. "On peut soumettre quelques idées, par exemple de limiter la TVA à un certain niveau par rapport au prix de base, car plus le prix de base augmente, plus le pourcentage - qui reste identique - permet des recettes supplémentaires", explique Michel Fournier.
"On sait aussi que les pétroliers ont l'obligation de réserve pour plusieurs mois. Ce sont ces réserves-là, achetées quand le baril était beaucoup moins cher, que l'on utilise aujourd'hui, donc il peut aussi y avoir une réflexion à ce niveau", ajoute l'élu.
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