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Quatre questions sur l'erreur de forage qui paralyse le RER A depuis deux jours

La circulation des trains reste interrompue mercredi matin. Un tunnel du RER a été accidentellement perforé lors de travaux, et a été envahi d'eau boueuse.

Article rédigé par franceinfo
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Des passagers du métro à la station Charles de Gaulle-Etoile, une des principales correspondances avec le RER A, dont le trafic était interrompu à cause d'un incident, le 31 octobre 2017. (MAXPPP)

La galère n'en finit pas pour les habitués du RER A. La ligne ferroviaire la plus fréquentée d'Europe reste coupée, mercredi 1er novembre, entre les gares de La Défense et Auber. Une situation qui dure depuis lundi. Le trafic ne reprendra pas mercredi matin, car des travaux sont toujours en cours pour résorber l'incident à l'origine de cette coupure : la perforation accidentelle d'un tunnel, qui a entraîné l'irruption d'eau boueuse. Franceinfo revient en quatre questions sur cette panne qui affecte plus d'un million de personnes.

Pourquoi le trafic est interrompu ?

C'est un forage préliminaire à des travaux conduits par SNCF Réseau, pour la gare Eole, qui a mal tourné, lundi, entraînant "un percement de la paroi du tunnel du RER A" au niveau de la porte Maillot. "Ce percement a entraîné un écoulement important et soutenu d’eau boueuse et de sable qui a noyé les voies sur une cinquantaine de mètres", explique la RATP dans un communiqué. Le trafic a donc été immédiatement arrêté, lundi, à 12h56.

Le Parisien explique, mercredi, qu'il s'agissait d'un forage exploratoire, lié à la construction d'une gare souterraine dans le cadre du prolongement du RER E. La foreuse, qui sert à analyser le sous-sol, a raté sa cible, explique le journal, creusant un trou de 15 cm de diamètre dans le tunnel du RER situé à 30 mètres de profondeur. Or, au-dessus de ce tunnel, la foreuse avait traversé une nappe phréatique : c'est de là que vient l'eau qui s'est déversée sur les voies.

"Il est possible que le sondeur, qui devait percer à moins de deux mètres de distance du tunnel du RER A, ait mal positionné sa foreuse", explique au Parisien le directeur général de SNCF Réseau Ile de France, qui affirme qu'une enquête est en cours pour déterminer les causes de l'incident. "Il se peut également que la tige de la foreuse ait dévié de sa course, ce n’est malheureusement pas si rare", ajoute-t-il.

Quand le trafic pourra reprendre ?

La RATP ne se hasardait pas, mercredi matin, à annoncer une heure de reprise du trafic. Celui-ci a d'abord été interrompu pour une durée indéterminée lundi.

Mardi soir, "l'eau continuait à couler avec un débit plus faible", expliquait la RATP, et le ramassage des 25 tonnes de boue qui se sont déversées sur les voies était presque achevé.

Mais de "lourds travaux" se poursuivent, puisqu'il faut encore colmater la brèche dans le tunnel, à l'aide de résines qui durcissent instantanément au contact de l'eau, explique au Parisien le directeur général de SNCF Réseau Ile de France. "Mais en raison de la profondeur et de l’environnement, c’est une intervention qui requiert une très grande technicité, explique-t-il. Le simple fait d’acheminer le matériel nécessaire relève de la gageure."

Quelles sont les alternatives pour les usagers ?

La RATP affirme avoir renforcé la ligne 1 du métro, qui dessert les gares de La Défense et Charles de Gaulle-Etoile. Mardi, celle-ci était noire de monde à cause du non-fonctionnement du RER A, comme en témoignent les photos des usagers. Les lignes 2, 6, 9 et 14 ont également été renforcées. Des bus de substitution ont également été mis en place entre Charles de Gaulle-Etoile et La Défense.

Cent soixante agents seront également mobilisés mercredi pour informer et accompagner les voyageurs, a également précisé la RATP.

Comment réagissent les autorités ?

"C'est un incident très grave", a reconnu mardi la ministre des Transports, Elisabeth Borne, elle-même ancienne présidente de la RATP. Elle a taclé les responsables de cette interruption : "On ne peut pas se permettre d'avoir des incidents comme ça, alors qu'on est dans une zone où il va encore y avoir des travaux importants." La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, également présidente d'Ile-de-France Mobilités, a demandé "toute la lumière" sur l'incident de chantier.

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