Quel avenir pour le Costa Concordia : renflouement ou démantèlement?
Le Costa Concordia était le fleuron de l'armateur italien Costa, qui avait fait de ce palace flottant long comme trois terrains de
football un temple consacré au divertissement et au bien-être.
Echoué près de l'île de Giglio en Italie, il risque de glisser vers le large où il pourrait couler par 100 mètres de fond. L'extraction et le démantèlement du navire vont devenir le prochain casse-tête des autorités, et cela soulève plusieurs questions.
Le navire peut-il être renfloué?
Le Concordia est échoué sur les roches, couché sur le flanc avec une brèche sur la coque longue de 70 à 100 mètres. Il est incliné à 80 degrés et à moitié sous l'eau,
ce qui rend son "départ" de ce site très problématique.
A titre de comparaison, le démantèlement du cargo maltais échoué le 16 décembre en Bretagne, le TK Bremen, va prendre un mois, et 20 personnes se relaient jour et nuit sur le chantier pour y parvenir. Un matériel venu de Hollande en pièces détachées et assemblé sur place est nécessaire pour pouvoir couper les tôles d'une épaisseur de cinq centimètres. Et il faut ajouter à cela que le TK Bremen ne pèse "que" 6.605 tonnes contre 115.000 tonnes pour le Concordia.
Quels sont les risques de pollution?
Une responsable du ministère de l'Environnement a écarté tout risque de pollution affirmant que c'est un navire neuf, "à double fond ", ce qui permet au pétrole de se déverser dans cette cavité en cas d'avarie, et non directement dans la mer.
Existe-t-il des navires plus importants?
La compagnie de croisière américaine Royal Caribbean est à la tête des deux paquebots les plus gros du monde, l'Oasis of the Seas et l'Allure of the Seas. Ils mesurent 362 mètres de long contre 290 mètres pour le Costa Concordia et peuvent accueillir 6.296 passagers en plus des 2.165 membres d'équipages, là ou le Concordia en accueille 4.229, membres d'équipage inclus.
"Nous attirons régulièrement l'attention des milieux maritimes sur
cette dérive vers le gigantisme" souligne Jacques Loiseau, membre de l'Afcan (Association française des capitaines de navires). "Même
dans les meilleurs conditions, avec une telle taille, on ne saura jamais
sauver tout le monde" .
En mer, en cas d'accident, "on peut évacuer 10 ou 20 personnes grâce aux hélicoptères. Mais 2.000 ou 3.000 passagers, ça devient impossible" , précise la préfecture maritime de l'Atlantique.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.