Radars mobiles "externalisés" : une association dénonce de possibles dérives
L'association 40 millions d'automobilistes dénonce la volonté du gouvernement "d'externaliser" le pilotage des voitures équipées des radars embarqués, y voyant "une privatisation " et craignant "des dérives ".
Le dispositif sera expérimenté "à partir de fin août ", a indiqué ce jeudi, le délégué interministériel à la sécurité routière Emmanuel Barbe.
"Machines à flash et à cash"
"Lorsque vous prenez une voiture, qui appartient peut-être à l'Etat, mais qui est conduite par une société privée (…), ça s'appelle quand même une privatisation ", a expliqué sur France Info, ce jeudi, le délégué général de l'association 40 millions d'automobilistes, Pierre Chasseray.
Pour lui, cette nouvelle gestion vise à transformer les radars mobiles en "machines à flash et à cash pour l'Etat. La société privée va devoir flasher beaucoup pour conserver ses contrats, cela paraît évident (...) Lorsque vous avez plusieurs sociétés mises en concurrence en France, c'est celle qui obtient les meilleurs chiffres qui remporte les marchés ", assure Pierre Chasseray.
Enrayer la hausse de la mortalité routière
Le gouvernement dément toute volonté de privatiser les radars embarqués, préférant parler d'externalisation auprès de prestataires agréés par l'Etat. "On nous a vendu à peu près le même discours au moment de la privatisation des autoroutes, pardon, il ne fallait pas dire privatisation mais concession et délégation de service public. C'est une privatisation aussi, et on a vu les dérives ", a regretté le délégué général de 40 millions d'automobilistes.
Manuel Valls avait annoncé le 2 octobre dernier, lors d'un Conseil interministériel de sécurité routière (CISR) l'externalisation de certaines tâches des contrôles par radars mobiles nouvelle génération (RMNG). Objectif affiché du gouvernement : enrayer la hausse de la mortalité routière enregistrée en 2014 (3.385 morts sur la route, soit une hausse de 3,5% par rapport à 2013) et 2015 (3.464 morts sur la route, soit une hausse de 2,4% par rapport à 2014).
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