Rocade autoroutière à Strasbourg : "On est absolument révoltés"
Plusieurs maires critiquent vivement sur franceinfo l'évacuation lundi des opposants au chantier de la rocade de la préfecture du Bas-Rhin.
"On est absolument révoltés", a affirmé lundi 10 septembre sur franceinfo le maire de Kolbsheim, après l'évacuation des opposants à la construction de la rocade autoroutière à l'ouest de Strasbourg, dans la ZAD de cette petite ville de banlieue de la capitale alsacienne. Ce projet de construction fait polémique depuis ses origines, il y a 40 ans.
"On se demande si à Paris, dans les ministères, ils sont conscients que tous les recours n'ont pas été purgés", s'est interrogé l'élu, pour qui cette évacuation n'avait pas lieu d'être. David Karcher a prévenu : "Nous respecterons les décisions lorsque nous les trouverons justes. Elles sont injustes et intolérables."
Nous sommes à peu près certains que nous aurons raison. Nous avons juste peur que ce soit trop tard et que les travaux rentrent dans une phase irréversible.
David Karcher, maire de Kolbsheimà franceinfo
Le tribunal administratif de Strasbourg doit se prononcer vendredi. "Je me sentais ce matin tout à fait légitime pour être face aux gardes mobiles qui sont venus pour permettre à Vinci de détruire notre forêt pour une route qui sera inutile", a expliqué Dany Karcher. Le maire de Kolbsheim a assuré que si "les tribunaux ne lui avaient pas donné raison", il aurait été "moins fier vis-à-vis du secrétaire général de la préfecture et des gardes mobiles".
Un rapport de force "évident"
"Remettons-nous autour de la table" pour discuter, a de son côté lancé Danielle Dambach, maire de Schiltigheim, elle aussi opposée à la construction de la rocade à l'ouest de Strasbourg.
"J'ai appelé François de Rugy [le ministre de la Transition écologique] et je lui ai laissé un message lui demandant d'arrêter les travaux et lui proposant de se mettre autour de la table pour terminer ce dialogue, parce que le rapport de force est évident. Remettons-nous autour de la table", a demandé celle qui est aussi l'ancienne présidente de l’association Schilick Écologie de 2006 à 2009.
Avec sept avis favorables, on ne peut pas juste imposer aux citoyens de passer en force.
Danielle Dambach, maire de Schiltigheimà franceinfo
La maire de Schiltigheim est "défavorable" à ce projet qui, selon elle, "est une mauvaise réponse à un gros souci de bouchons". "La construction de l'autoroute ne réglera pas les bouchons, parce qu'ils viennent des flux entrants et sortants de Strasbourg et ne sont pas liés à un besoin de contournement", a-t-elle ajouté.
L'une des solutions possibles serait "la mise en place de l'écotaxe qui éviterait qu'un certain nombre de camions qui viennent du nord de l'Europe passent dans la vallée du Rhin", a estimé Danielle Dambach. La maire a voulu aussi alerter sur les pertes d'emploi : "Cette route va manger plus de 450 hectares agricoles, créer certes de l'emploi pour le BTP, mais enlever de l'emploi à des agriculteurs qui vont être expropriés."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.