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SNCF : les raisons de la grève des cheminots

Dès mardi soir et toute la journée de mercredi, la SNCF prévoit des "perturbations importantes" en raison d'un mouvement de grève lancé par quatre syndicats. Dans leur viseur : la loi sur la réforme ferroviaire.

Article rédigé par Carole Bélingard
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des employés de la SNCF renseignent des usagers à la gare de Toulouse Matabiau (Haute-Garonne), lors de la grève du 13 juin 2013. (  MAXPPP)

La circulation des trains sur le réseau SNCF sera perturbée dès mardi 10 juin à partir de 19 heures et toute la journée de mercredi, au moins. En cause : un mouvement de grève à l'appel de quatre syndicats de cheminots, la CGT, SUD-Rail, FO et First. La SNCF prévoit notamment moins d'un TGV sur deux en circulation, et des perturbations encore plus importantes sur les réseaux TER et sur le réseau Transilien. Le mouvement de grève est reconductible. Francetv info revient sur les causes de la colère des cheminots.

La réforme ferroviaire critiquée

Cette grève intervient une semaine avant que le projet de loi portant sur la réforme ferroviaire ne soit examinée à l'Assemblée nationale à partir du 17 juin. Cette réforme prévoit la création d'un groupe ferroviaire public, explique Les Echos. Il s'agit de rassembler la SNCF et Réseau ferré de France (RFF) au sein d'une même structure. L'idée est que les deux entreprises collaborent mieux, afin d'éviter les couacs comme la polémique sur les TER trop larges

Interrogé par Le JDD, le secrétaire d'Etat aux Transports, Frédéric Cuvillier, estime que cette réforme ferroviaire est de nature à "rassurer les syndicats". "Nous voulons réunifier la famille ferroviaire. Le régime de séparation imposé au couple SNCF-RFF depuis 1997 a montré ses limites", précise Frédéric Cuvillier. 

Mais pour les syndicats, cette réforme ne va pas assez loin. "Ce projet de loi n’offre aucune perspective sur le financement de la rénovation et du développement du réseau ", selon la CGT cité par Les Echos. Par ailleurs, le projet est censé endiguer la dette du système ferroviaire, évalué à 44 milliards d'euros selon Le Monde (article payant). Or les syndicats craignent que cet endiguement ne soit fait au détriment des cheminots. Ils s'opposent à toute "réduction massive d'emplois".

La crainte d'une ouverture à la concurrence 

Les organisations syndicales redoutent l'ouverture du système ferroviaire à la concurrence, prévue en Europe pour 2019 ou 2022, note Le Monde. Le quotidien relève que si cette ouverture à la concurrence n'est pas mentionnée dans le projet de loi sur la réforme ferroviaire, elle est dans tous les esprits.

Alain Bonnafous, professeur émérite de l'université Lumière-Lyon II et chercheur au laboratoire d'économie des transports, affirme pour Atlantico que les trains régionaux sont les premiers concernés. Et selon lui, personne en Europe "n’a l’intention de revenir en arrière". Car dans certains pays, les  "transports régionaux sont assurés par des opérateurs français" et ils revendiquent "la réciprocité de cette mise en concurrence."

L'organisation du travail mise en cause

Le préavis de grève porte également sur des questions propres à l'organisation interne de la SNCF, note Le Monde, comme "le transfert de la gestion des prestations familiales des cheminots à la Caisse nationale des allocations familiales". Dans le même ordre d'idées, les syndicats demandent également le maintien au sein de la SNCF des services transverses, comme les services juridiques, les achats, les services RH...

A l'annonce du préavis de grève le 3 juin dernier, François Nogué, DRH à la SNCF, évoquait des "mots d'ordres réducteurs et simplistes" et "des sujets internes à la vie de l'entreprise, qui n'ont que peu de rapport avec la réforme ferroviaire", rappelle BFMTV.

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