Fret SNCF va disparaître au 1er janvier 2025 et sera remplacée par deux sociétés distinctes
Fret SNCF, l'entreprise leader du fret ferroviaire en France, va disparaître le 1er janvier 2025 pour renaître sous la forme de deux sociétés distinctes, baptisées Hexafret pour le transport de marchandise et Technis pour la maintenance des locomotives, a annoncé la direction lundi 4 novembre. C'est la deuxième étape du plan négocié par l'Etat français avec la Commission européenne pour éviter une procédure de redressement qui aurait pu conduire à la liquidation pure et simple de la société, qui emploie 5 000 salariés.
La Commission avait ouvert, début 2023, une enquête à l'encontre de l'Etat français, soupçonné d'avoir versé des aides considérées comme illégales à Fret SNCF entre 2005 et 2019, pour un montant estimé à 5 milliards d'euros. Le ministre délégué aux Transports de l'époque, Clément Beaune, avait choisi de négocier un "plan de discontinuité" avec les instances européennes.
Cinq cents emplois vont être supprimés
"La SNCF s'est battue aux côtés de l'Etat pour obtenir la discontinuité la plus modérée possible", a expliqué à l'AFP Frédéric Delorme, le président de Rail Logistics Europe, la holding regroupant toutes les activités fret de la SNCF (Fret SNCF, Captrain, transport combiné...). Fret SNCF a donc été contraint d'abandonner 23 flux de marchandises parmi les plus rentables à la concurrence – des opérateurs belges, allemands et français – soit 20% de son chiffre d'affaires et 30% de ses trafics.
Cette opération a été réalisée au premier semestre 2024. La deuxième étape, avec la disparition de Fret SNCF au profit d'Hexafret et Technis, interviendra le 1er janvier, et s'accompagnera de la suppression de 500 emplois, soit 10% des effectifs. Selon la SNCF et le gouvernement, il n'y aura aucun licenciement : l'ensemble des cheminots doivent être transférés dans d'autres entreprises du groupe ferroviaire.
La disparition de Fret SNCF, leader du secteur avec un chiffre d'affaires de 700 millions d'euros annuel et près de la moitié des parts de marché en France, "est très dure pour les cheminots", a reconnu Frédéric Delorme. Il estime que les conditions sont réunies "pour se développer sur le plan économique" malgré l'affaiblissement de l'entreprise. Dans ce contexte, tous les syndicats de la SNCF ont demandé à être reçus par la direction du groupe cette semaine.
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