"C'est toujours les voyageurs qui trinquent" : à la gare Montparnasse, les usagers de la SNCF ont été pris de court par le mouvement social
Le trafic reste très perturbé sur le réseau SNCF suite à un mouvement social des cheminots.
Le mouvement social à la SNCF devrait à nouveau perturber la circulation des trains dimanche 20 octobre pour son troisième jour. Pour ce premier week-end de départ en vacances, la majorité des trains accumulaient des retards, jusqu’à parfois la suppression pure et simple de certains voyages. Les syndicats continuent de défendre le "droit de retrait" à la suite d'un accident, face à la direction et au gouvernement qui dénoncent une "grève sauvage". En attendant, ce sont surtout les voyageurs qui sont pris au dépourvu par ce mouvement social.
De longues heures d'attentes
Le grand hall de la gare Montparnasse à Paris a des airs de camping géant. Dans tous les recoins, des familles ou des couples sont couchés sur leurs bagages dans l'attente de leur train. Alice et ses enfants sont allongés sur la bâche en plastique de leur poussette en pleine partie de cartes : "On devait utiliser ça dans le train mais on s'adapte, dit cette maman. S'il y a deux heures d'attente, il faut qu'on trouve d'autres activités dans le train".
Baptiste, son compagnon, scrute avec inquiétude les tableaux d’affichage. La famille part à Bayonne pour les vacances et le train accuse déjà 30 minutes de retard. "Le pire c'est que le train soit annulé et qu'on ne puisse pas partir. Les vacances on les attend depuis longtemps, les enfants aussi, on a prévu pleins de choses à faire. On ne veut pas rester à Paris pour la semaine".
On prend notre mal en patience. Il n'y a que ça à faire.
Un voyageur rencontré à la gare Montparnasseà franceinfo
Un peu plus loin, assis dans un coin, Steven est au milieu de ses trois valises avec une partie de sa famille. Ils reviennent tout juste de vacances en Tunisie et ils découvrent l'ampleur du mouvement social. "On les comprend mais ce sont toujours les mêmes qui trinquent, c'est à dire les voyageurs, dit-il amer. Ils ont le droit d'avoir des revendications, mais un week-end de départ en vacances, ce n'est pas cool".
Audrey non plus n’adhère pas à cet effet surprise du mouvement social, elle est en attente d'un train pour Rennes. "C'est pas réglo. La grève est un droit, il n'y a pas de problème mais le deal c'est qu'il y ait un préavis. Les gens auraient aimé avoir ce préavis pour s'organiser différemment ou pas, mais pour être informé", assure cette femme.
Les quelques cheminots croisés en civil disent comprendre le mouvement mais ils auraient préféré que le droit de retrait ne s'applique qu'aux trains avec un seul agent à bord, principal objet de la contestation.
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