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"C’est long, on est serré, mais faut faire avec" : faute de trains, de nombreux voyageurs se rabattent sur les bus pour rejoindre leurs proches à Noël

Les gares routières sont très fréquentées en cette semaine de Noël en raison de la grève dans les transports. 

Article rédigé par Sébastien Baer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des cars "Macron" des compagnies Flixbus et BlaBlaBus quittent la gare routière de Paris Bercy, le 6 juin 2019. Illustration. (AURÉLIEN ACCART / FRANCE-INFO)

C’est un va-et-vient incessant dans la gare routière de Bercy, à Paris. Lundi 23 décembre au matin, les passagers sont présents par centaine et les cars sont facilement identifiables : les Flixbus, oranges et verts, et les BlaBlaBus (ex-Ouibus), blancs et rouges.

Le trafic ferroviaire est toujours "fortement perturbé" en ce 19e jour de grève contre la réforme des retraites. Privés de trains, beaucoup de voyageurs, comme Bernadette, prennent le car pour la première fois : "J’avais peur de ne pas avoir de train pour Noël pour aller voir mes enfants et mes petits-enfants. Et en fin de compte, j’ai pris un car de Nantes, puis je prends un changement vers Chambéry où mes enfants viennent me chercher." 

Je suis parti à 1h ce matin, toute la nuit dans le car. Faut être courageux quand c’est Noël.

Bernardette

à franceinfo

Le trajet de nuit a aussi été éprouvant pour Manon et sa mère. Elles sont parties à 21h de Rochefort en Charente-Maritime et vont passer les fêtes à Nancy. Les deux femmes étaient jusqu’à présent plutôt habituées aux voyages en train. "C’est long, on est serré, on est moins à l’aise, on ne peut pas marcher", décrit Manon. Elle a dormi par intermittence "une demi-heure, 15 minutes ou 5 minutes", gênée par les arrêts fréquents à cause des "lumières et tout", dit-elle, avant de conclure : "On n’a pas le choix, faut faire avec."

Des embouteillages et des prix qui flambent

À bord des cars, les chauffeurs l’assurent, tout se passe bien. Seule difficulté, les temps de trajet, plus long à cause des embouteillages. "Le gros point noir, c’est quand on arrive aux abords de Paris. Entre l’A10, l’A6 ou le périphérique pour arriver jusqu’ici [Gare de Bercy], c’est un petit peu compliqué, explique Salvador, le conducteur du Paris-Clermont. "Pour faire le trajet de Paris à Massy-Palaiseau on met 35 à 40 minutes habituellement. La semaine dernière, on a mis une heure et demie, pare-choc contre pare-choc."

Côté passagers, malheur à ceux qui s’y prennent à la dernière minute car la loi de l’offre et de la demande fait bondir les prix. Pour faire Avignon-Lille, Christelle, son mari et leurs deux enfants ont payé 440 euros. Privée de train, la famille a réservé ses billets il y a deux jours. "C’est le double du train", dénonce le père de famille. "C’est quand même exagéré la montée des prix", renchérit Christelle. Mais "sinon il n’y avait pas de fête de Noël. Tant pis, on compensera plus tard", poursuit-elle, un peu résignée. Malgré la flambée des prix les cars affichent tous complets ou quasi-complets.

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