Grève du 9 janvier : 44 000 manifestants ont défilé à Paris selon le cabinet Occurrence, 56 000 selon le ministère de l'Intérieur, et 370 000 selon la CGT

Article rédigé par Elise Lambert, Marie-Adélaïde Scigacz - Jean-Loup Adénor
France Télévisions
Publié Mis à jour
La manifestation contre le projet de réforme des retraites à Paris, le 9 janvier 2020. (ALAIN JOCARD / AFP)

La place Beauvau annonce jeudi soir un total de 452 000 manifestants dans toute la France. 

Ce qu'il faut savoir

Débutée dans le calme, la manifestation contre la réforme des retraites à Paris s'est achevée de façon plus tendue entre certains participants et les forces de l'ordre. Vers 16h30, les forces de l'ordre ont répondu à des jets de projectiles par des charges et des tirs de gaz lacrymogène, ont constaté les journalistes sur place. Plusieurs vitrines de commerces et Abribus ont été brisés dans une rue menant à la place Saint-Augustin, point d'arrivée du cortège parti à 13h30 de la place de la République. Sur Twitter, la préfecture de police de Paris a appelé les manifestants à se "désolidariser" de "groupes violents".

Il s'agit de la quatrième journée de manifestations nationale contre le projet du gouvernement, à l'appel cette fois de l'intersyndicale CGT-FO-Solidaires-CFE-CGC-FSU, et de la 36e journée consécutive du mouvement de grève

Au total, les forces de l'ordre recensent 16 blessés dans leurs rangs, 20 blessés parmi les manifestants et 27 personnes interpellées. 

56 000 manifestants à Paris selon le ministère de l'Intérieur. La place Beauvau dénombre 452 000 manifestants dans toute la France, dont 56 000 à Paris. Lors de la journée d'action du 17 décembre, 615 000 personnes avaient défilé dans les rues, dont 76 000 dans la capitale, selon le ministère de l'Intérieur.

44 0000 manifestants, selon le cabinet Occurrence. Selon le cabinet de comptage indépendant Occurrence, 44 000 personnes ont manifesté dans les rues de la capitale. Lors de la précédente journée de manifestations et de grèves interprofessionnelles, le 17 décembre, Occurrence avait dénombré 72 500 manifestants dans la capitale.

Une estimation de la CGT à Paris. La CGT a comptabilisé quant à elle 370 000 manifestants à Paris. C'est, selon le syndicat, la mobilisation la plus importante depuis le début du mouvement, y compris le 17 décembre (350 000 manifestants) où tous les syndicats s'étaient joints au cortège. 

Et des chiffres des autorités en régions. En additionnant les chiffres donnés par la police ou les préfectures, plus de 280 000 personnes ont manifesté jeudi hors de Paris, selon l'AFP, qui affirme que la mobilisation est moindre par rapport au 5 décembre dans quasiment toutes les villes.

Seize interpellations à Paris. A 16h15, la préfecture de police de Paris annonçait avoir interpellé seize personnes en marge de la manifestation. Le journaliste de Brut Rémy Buisine a ainsi été interpellé, a annoncé sur Twitter son média, selon lequel il est ressorti du commissariat à 16 heures : "Son matériel de protection lui a été confisqué mais aucune charge n'est retenue contre lui".

Mobilisation notable dans plusieurs secteurs. Le ministère de l'Education recense 16,49% de grévistes dans le secondaire (collèges et lycées) et 18,81% dans le primaire, alors que les syndicats font eux état de 40% à 50% d'enseignants mobilisés, mercredi en fin de matinée. Le taux de grévistes s'élève à 25,5% au sein d'EDF et à 32,9% à la SNCF, dont 66,6% chez les conducteurs, selon les directions des deux entreprises.

 "On est encore loin d'un accord". Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a estimé mercredi être "encore loin d'un accord" sur la réforme des retraites malgré un "signe d'ouverture" du gouvernement, qu'il a de nouveau invité à retirer "l'âge pivot de son projet". Le président du Sénat, Gérard Larcher (LR), demande "au gouvernement d'attendre les résultats" de la conférence de financement proposée par la CFDT "avant de saisir le Parlement d'un projet de loi", dont l'examen est programmé à partir du 17 février. Depuis la manifestation parisienne, Philippe Martinez (CGT) a exprimé des "doutes sur [la] volonté de discuter" du gouvernement.

A la SNCF et à la RATP un trafic toujours "très perturbé". Dans un communiqué, mercredi, la SNCF annonce trois TGV sur cinq, un Intercités sur cinq, deux TER sur cinq et un Transilien sur trois, en moyenne. Côté RATP, aucune ligne de métro ne sera complètement fermée, mais l'ouverture des quatorze lignes non-automatiques restera limitée aux heures de pointe. Le trafic doit s'améliorer vendredi dans les transports en commun comme sur le réseau ferroviaire.

"Perturbations et retards" possibles dans l'aérien. En plus des perturbations dans les transports terrestres, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) anticipe des "perturbations et des retards" dans l'aérien. Elle a par exemple demandé aux compagnies d'annuler un tiers des vols programmés au départ et à l'arrivée de l'aéroport de Toulouse.