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"Il faut vraiment investir davantage dans le ferroviaire", demande une association d'usagers après les déclarations de Clément Beaune

Le ministre délégué aux Transports Clément Beaune a délcaré ce dimanche 31 juillet se donner pour "priorité budgétaire" d'augmenter les moyens consacrés au réseau ferré. Une "bonne chose" selon le président de la Fédération nationle des associations d'usagers des Transports.

Article rédigé par franceinfo
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Des employés de la SNCF inspectant les rails en raison des fortes chaleurs à proximité de la gare de Bordeaux (Gironde), le 15 juin 2022. (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

Le ministre des Transports Clément Beaune a affirmé ce dimanche 31 juillet dans le Journal du Dimanche vouloir faire du développement ferroviaire une "priorité budgétaire". "Notre réseau a été négligé ces trente dernières années. Amplifier l'effort fait depuis cinq ans est ma priorité", affirme le ministre, tout en reconnaissant que l'enveloppe consacrée à l'entretien du réseau est insuffisante. Une "bonne chose", réagit ce dimanche sur franceinfo Bruno Gazeau, président de la FNAUT (Fédération Nationale des Associations d'Usagers des Transports), qui appelle à investir massivement dans le ferroviaire.

franceinfo : Développer encore le TGV, soutenir les petites lignes... Quelles sont les priorités selon vous ?

Bruno Gazeau : Déjà, réjouissons-nous que le ministre dise qu'il faille faire un effort pour le ferroviaire... Parce que par le passé, certes, on a fait des efforts mais très insuffisants. J'en veux pour preuve simplement que quand il y a des grands départs en vacances comme ce week-end, la SNCF ne peut pas répondre à l'ensemble des besoins. Donc il faut vraiment investir davantage dans le ferroviaire. D'autant plus que le ferroviaire est la réponse au changement climatique. Parmi les priorités, évidemment, il y a faire en sorte que le réseau ferré soit en bon état, fiable et que les trains soient ponctuels. C'est le plus important. Or, tout le monde sait que le contrat de performance qui est signé entre l'État et l'entreprise SNCF Réseau, à hauteur de 2,8 milliards par an, est très, très insuffisant. Tous les experts s'accordent à dire qu'il faut 1 milliard de plus.

Le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, propose un plan évalué à 100 milliards d'euros pour pouvoir doubler la part du ferroviaire. Vous faites le même calcul ?

Absolument. Quand on ajoute les besoins de financement pour régénérer le réseau, l'acquisition de matériel nouveaux, cela suppose des investissements. Il va falloir acheter de nouvelles voitures, aussi bien pour les Intercités, les trains de nuit que les TGV. Ensuite, il y a la question des "étoiles ferroviaires" : il faut développer des trains métropolitains, comme en Île-de-France, pour mailler le territoire des grandes villes. C'est indispensable pour l'emploi, pour la formation, pour la mobilité des gens. Et puis il faut augmenter les "sillons" [créneaux horaires sur lequel un train a l'autorisation de circuler]. L'on manque de sillons sur les lignes littorales, Marseille-Nice et Montpellier-Perpignan.

Comment faire en sorte de diminuer le prix des billets ?

Il faut augmenter l'offre. Il n'y a que comme ça qu'on arrivera à faire en sorte qu'il y ait assez de billets pour que les gens payent moins cher... Certains trains sont très demandés : c'est le cas des lignes régionales entre Nantes et Bordeaux, ou de Strasbourg vers la Côte-d'Azur, sans passer par Paris. Ces liaisons-là ne sont pas suffisamment nombreuses.

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