Savoir-faire, passion et nostalgie : la SNCF célèbre les 40 ans du premier record de vitesse du TGV
Le fameux TGV orange atteignait pour la première fois les 380 km/h, le 26 février 1981. Des cheminots passionnés ont rénové la rame d'origine, pour la faire recirculer pour l'occasion.
Ce sont les 40 ans d'une véritable révolution sur les rails : la SNCF a célébré vendredi 26 février le premier record de vitesse établi par le TGV, le 26 février 1981. Il avait atteint 380 km/h, quelques mois avant son lancement commercial officiel sur la ligne Paris-Lyon. Aujourd'hui véritable vedette, la rame d'origine, retapée par des cheminots passionnés, a effectué un court trajet entre la gare de Lyon, à Paris, et le technicentre de Villeneuve-Saint-Georges, dans le Val-de-Marne.
D'ailleurs l'émotion était là, sur le quai de la gare de Lyon, quand la rame numéro 16 a lentement démarré. Reconnaissable à ses plaques dorées sur le flanc, où la vitesse du record est affichée, elle reste un puissant symbole pour les cheminots. Jean-Marie Grimler, à la SNCF depuis 1982, se souvient de tout : "Quand je suis arrivé, il y avait 30 rames, on recevait une rame tous les 15 jours ! Donc on a vu toute l'évolution."
"Au début quand on disait qu'on travaillait sur le TGV, les gens vous regardaient avec des yeux... On était fiers !"
Jean-Marie Grimler, cheminotà franceinfo
Le parc des TGV compte aujourd'hui 370 rames et les voyageurs se sont habitués à la grande vitesse, devenue presque banale. Le défi de la SNCF se situe donc désormais ailleurs, résume Benjamin Huteau, directeur industriel des TGV : "Maintenant, les défis d'aujourd'hui sont différents : aller chercher de la performance environnementale, par exemple, en réduisant nos consommations énergétiques. Augmenter la capacité des trains, ou encore offrir un service, un confort, une histoire de voyage exceptionnelle."
À l'heure où la SNCF table sur le lancement en 2024 du TGV M, véritable train du futur bourré de capteurs, Antoine Leroy, responsable d'équipe de conducteurs TGV, mesure les évolutions, en s'installant dans la cabine de conduite. "L'essence même de la conduite n'a pas changé. Ce qui a évolué, ce sont un peu les aides à la conduite. Typiquement sur cette rame, vous n'avez pas d'informatique. Donc tout repose sur la connaissance parfaite du conducteur. Le moindre contacteur qui ne se déclenche pas, par exemple, on sait si c'est normal ou si c'est une anomalie en fonction de la vitesse. C'est vraiment très sensitif."
"On est vraiment attentif au moindre bruit, parce que ce sont des rames qui sont tellement vivantes que tout passe par l'oreille."
Antoine Leroy, responsable d'équipe de conducteurs TGVà franceinfo
La rame numéro 16, retirée de la circulation depuis fin 2018, a été entièrement révisée et réparée par des cheminots passionnés du technicentre de Villeneuve-Saint-Georges, sur leurs heures de repos. Rien n'est dû au hasard, explique Yann Franche, directeur du site : "L'adresse postale du site est au 1 rue du TGV, parce qu'effectivement, c'est en 1981 que tout a débuté ici. Les premières marches commerciales, le fameux record, mais pas seulement, c'est ici que ça se passe, c'est notre savoir-faire." Reste un petit regret pour les nostalgiques : la rame n'a pas, ou pas encore, retrouvé sa célèbre couleur orange d'origine. Mais la SNCF n'exclut pas de la repeindre et de la faire circuler à travers la France, lors d'opérations de communication sur son patrimoine.
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