SUD-Rail s'insurge contre une campagne publicitaire promouvant le livre de Jordan Bardella dans les gares SNCF
"Nous apprenons ce jour le plan de communication de la maison d'édition Fayard pour le prochain livre du président du RN Jordan Bardella qui fait état d'une campagne d'affichage massive dans de nombreuses gares SNCF", déclare la fédération SUD-Rail dans une lettre envoyée, mercredi 16 octobre, au PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou.
La maison d'édition envisage en effet de faire la promotion du livre du président du RN via des affiches dans 67 gares d'Île-de-France, et 43 grandes gares dans les autres régions du 1 au 17 décembre prochain. "À l'heure où le Conseil d'État a confirmé le positionnement à l'extrême droite d'un parti créé par des Waffen-SS, la fédération souhaite vous interpeller pour rappeler l'opposition totale des "valeurs" d'extrême droite de ce parti réactionnaire à celles de notre syndicat et, nous l'espérons, celles de la SNCF."
"Une obligation de neutralité politique"
SUD-Rail rappelle qu'en début d'année, "la régie publicitaire de la SNCF n'a pas eu de problème pour retirer les affiches de l'humoriste Waly Dia, pourtant validée dans un premier temps, sous prétexte que celle-ci présentait 'un caractère politique incompatible avec le devoir de neutralité qui s'impose dans les transports publics', mais ça ne poserait pas de problème de participer à la promotion du président d'un parti reconnu et condamné pour des propos racistes".
"La fédération SUD-Rail exige que Gares et Connexions, via sa régie publicitaire, refuse cette campagne d'affichage au service d'un parti politique d'extrême droite", conclut-elle. Contactée par franceinfo, Médiatransports, la régie publicitaire qui exploite les espaces publicitaires pour la SNCF et la RATP, déclare qu'elle "n'a découvert qu'aujourd'hui que la campagne réservée par Fayard concernait le livre à paraître de Jordan Bardella". En revanche, elle déclare "ne pas avoir reçu les visuels de cette campagne", et précise qu'elle les étudiera "dans leur intégralité, que ce soit les images ou les annotations" quand ça sera le cas.
L'entreprise rappelle qu'elle "peut refuser une campagne d'affichage, même si elle a été réservée. On vérifie si elle est conforme à la loi et aux obligations déontologiques et contractuelles. Dans ce cas, les gares sont des lieux publics, il y a donc par exemple une obligation de neutralité politique qui s'applique". Mais conclut-elle, "on jugera les visuels qu'on recevra, on ne refuse pas une campagne d'affichage par principe."
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