Tarif unique, fin des carnets de tickets, pass "Paris visite"… Ce qui change pour les usagers des transports franciliens en 2025
Le début de l'année 2025 marque la refonte des tarifs des tickets de transport franciliens. La "révolution de la billettique" voulue par la présidente d'Ile-de-France Mobilités (IDFM), Valérie Pécresse, est entrée en vigueur jeudi 2 janvier.
Tarif unique à 2,50 euros, fin des carnets de tickets, généralisation du pass Liberté +, carte destinée aux touristes… Franceinfo résume tout ce qui change pour les usagers des transports franciliens en 2025.
Le ticket revient plus cher à Paris, mais devient avantageux pour les autres trajets
"Là où 50 000 tarifications différentes étaient possibles, au 1er janvier 2025, il n'en [existe] plus que deux." C'est ainsi que le site d'IDFM résume le principal bouleversement de sa politique : l'instauration du tarif unique du ticket dans l'intégralité des transports franciliens. Deux tickets sont vendus pour se déplacer en Ile-de-France : l'un concerne les trajets train, métro, RER et coûte 2,50 euros, l'autre vaut pour les trajets en bus et en tram et coûte 2 euros.
Ces deux titres existent aussi à tarif réduit pour les voyageurs ayant droit à des réductions, dont la liste est disponible en ligne. Dans le cas où l'usager souhaiterait effectuer une correspondance entre le métro et le tram, il devra être muni de deux tickets, détaille le site. Les anciens tickets T+, le pass Navigo Easy et les billets porteurs de la mention du point de départ et de la destination restent valables jusqu'au 31 décembre 2025.
D'après les estimations d'IDFM, trois millions d'usagers du RER, du train et du bus vont voir leurs tarifs diminuer. "Seuls ceux qui prennent uniquement le métro vont payer un peu plus. On les estime aujourd'hui à peu près à un million", avait détaillé Valérie Pécresse en septembre dernier, au moment de dévoiler son plan sur la "révolution de la billettique", le 18 septembre. "L'objectif est de donner la même liberté de déplacement et la même dignité à tous les habitants de la région, où qu'ils habitent, où qu'ils travaillent', a-t-elle argué auprès de l'AFP le 23 décembre.
La fin des tarifs différenciés a été pour l'instant plutôt bien accueillie par les principaux concernés. L'association d'usagers des lignes RER et Transilien "Plus de trains" s'est notamment réjouie de "la fin des nombreux pièges tarifaires". Le responsable de la Fédération nationale des associations d'usagers des transports pour l'Ile-de-France, Marc Pélissier, a pour sa part reconnu une mesure "bénéfique pour la grande couronne" mais a fustigé une "hausse du ticket de métro trop élevée". La gauche régionale est plus sceptique : d'après elle, les hausses du pass Navigo ou du pass Imagine R (destiné aux scolaires et aux étudiants) vont financer cette réforme.
Le carnet de dix tickets disparaît
L'autre principale nouveauté réside dans la disparition du carnet de dix tickets vendu à tarif réduit. En le supprimant, IDFM entend développer le pass Liberté +, dont l'objectif est de permettre le paiement des transports à l'usage, via un post-paiement qui récapitule tous les trajets effectués dans le mois. Jusqu'ici, cette solution était disponible uniquement dans le métro et les bus de Paris et de la petite couronne.
Elle s'applique dorénavant partout en Ile-de-France, afin de faciliter les correspondances. Elle permet de bénéficier d'un "tarif avantageux", selon le site d'IDFM. Les usagers du Liberté + peuvent acheter 20% moins cher leur titre, soit 1,99 euro pour le métro, train et RER, et 1,60 euro pour le bus et tramway. Dans le cas d'une correspondance entre un métro et le tramway, par exemple, le client ne paiera que le ticket le plus cher.
Le prix de certains trajets va donc être "divisé par deux, voire par quatre", notamment pour "tous ceux qui font des trajets compliqués, longs, avec beaucoup de correspondances", d'après Valérie Pécresse. "Nous voulons vraiment que Liberté + devienne la référence pour tous les Franciliens", a souligné en septembre dernier celle qui entend changer "complètement l'organisation des transports". Le pass Navigo mensuel, qui augmente de 2,8% pour atteindre les 88,80 euros en 2025, n'a en revanche pas vocation à disparaître, a précisé la présidente du conseil régional.
Les tickets en carton vont définitivement disparaître
La transition vers la dématérialisation des titres de transports a débuté il y a plus de trois ans : les carnets de tickets en carton ont entamé leur disparition en octobre 2021 et ont définitivement disparu en septembre 2023. Depuis, seuls les tickets magnétiques à l'unité sont en vente dans les guichets. Eux aussi sont voués à disparaître progressivement en 2025, car IDFM veut miser sur la "billettique sur smartphone" et "les passes rechargeables".
Toutefois, les tickets en carton "resteront disponibles sur certains distributeurs qui ne permettent pas d'obtenir de passes rechargeables Navigo Easy", le temps que des machines plus modernes soient implantées partout, précise le site IDFM. La généralisation sera donc progressive et les tickets en carton resteront utilisables jusqu'à la fin de l'année 2025. En attendant, l'ensemble des titres de transport franciliens est déjà disponible sur téléphone portable.
Un pass "Paris Visite" unique destiné aux touristes
Un pass "Paris Visite" unique à 29,90 euros la journée a aussi été créé : il s'adresse aux touristes et inclut des déplacements illimités, y compris depuis et vers les aéroports. D'autres tarifs ont été clarifiés, tels que celui du Navigo Jour, qui passe de 20,60 euros à 12 euros et permet de se déplacer sur toutes les zones, de 1 à 5. Un bémol toutefois, puisque ce titre de transport n'inclut pas les dessertes aéroports. Là aussi, un changement est à noter : il existait jusqu'ici cinq tarifs pour se rendre aux aéroports, allant de 10,30 euros à 16,60 euros. Tous sont remplacés par un tarif unique "aéroport" : un usager devra débourser 13 euros pour se le procurer, peu importe qu'il effectue le trajet en bus (Roissybus, Orlybus), avec le RER B ou la ligne 14.
Ces nouvelles mesures impliquent "un petit transfert de charge sur les visiteurs" pour financer les transports, a admis Valérie Pécresse en septembre. Elle a précisé son propos en décembre auprès de l'AFP, arguant vouloir "rééquilibrer les tarifs entre les Franciliens qui financent par leurs impôts les transports et les visiteurs qui ne les financent pas". L'augmentation du tarif destiné aux "visiteurs et touristes" va permettre de financer "une bonne partie de la baisse pour les Franciliens de moyenne et grande couronne", a-t-elle exposé.
Le coût de l'ensemble des nouvelles mesures est évalué à 30 millions d'euros par IDFM, pour 4 milliards d'euros de recettes tarifaires "si les comportements ne changent pas". Valérie Pécresse pense toutefois que cette somme devrait être compensée "par le report modal de la voiture vers les transports en commun" et par l'intensification de la lutte contre la fraude qu'elle compte mettre en place. De plus, la présidente du conseil régional compte sur le fait que le déploiement de ces nouvelles mesures se traduise "par une hausse de l'utilisation des transports de l'ordre de 1 à 2%", au détriment des automobilistes.
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