Déchets jetés par la fenêtre des voitures : "En moyenne, 25 tonnes ramassées tous les jours sur les autoroutes"
"Il s'agit de déchets évitables", regrette Bernadette Moreau, déléguée générale de la Fondation Vinci Autoroute.
Plus d'un tiers des automobilistes interrogés pour un sondage mené par Vinci Autoroute reconnaissent jeter des déchets par la fenêtre de de leur voiture. "On estime à vingt-cinq tonnes la quantité de déchets ramassés par jour en France", a confirmé jeudi 1er août sur franceinfo Bernadette Moreau, déléguée générale de la Fondation Vinci Autoroute, qui déplore que de plus en plus de gens jettent leurs ordures par les vitres.
franceinfo : Selon une étude publiée ce matin par votre service, 37% des personnes interrogées reconnaissent jeter des déchets par la fenêtre de de leur voiture. S'agit-il d'un chiffre en augmentation ?
Bernadette Moreau : Effectivement, on constate une augmentation de ces incivilités qui ont des conséquences importantes, notamment en termes d'environnement car cela peut générer des pollutions des eaux, des sols. Des incendies également, notamment pendant cette période de sécheresse et de canicule. Cela a aussi un impact en matière de sécurité car cela peut entraîner des accidents. Autre élément qui nous tient à coeur : la sécurité des personnels qui interviennent sur les autoroutes et les routes en général pour ramasser tous ces déchets car il ne faut pas les laisser.
Vos équipes sur le terrain n'ont pas attendu cette étude pour s'en rendre compte puisqu'il y a des personnes chargées de ramasser ces déchets. Combien cela représente de déchets en kilo par semaine ou par mois ?
En moyenne, on estime à vingt-cinq tonnes la quantité de déchets ramassés par jour sur l'ensemble des autoroutes concédées en France. C'est absolument monumental, exorbitant et ce qui est regrettable est qu'il s'agit de déchets évitables. Les agents autoroutiers nous rapportent qu'il y a des choses à ramasser sur la chaussée pour des questions de sécurité car quelqu'un a pu perdre un objet, un morceau de pneu. En revanche, ce n'est pas leur métier de se mettre en danger pour aller ramasser des déchets comme des canettes, des bouteilles, des emballages de sandwich, des choses qui sont censées rester dans les voitures le temps de trouver une poubelle.
Souvent, on retrouve sur la chaussée des emballages alimentaires qu'on achète dans les aires d'autoroutes ou stations-services. Peut-il y avoir un travail avec ces propriétaires de commerces d'autoroutes ?
Tout à fait, c'est ce que nous faisons. La loi va évoluer, car tout ce qui concerne les déchets plastiques va être significativement réduit à partir de 2020 et 2021. Les sociétés d'autoroute travaillent avec les installations commerciales pour trouver des solutions pour réduire le nombre de déchets et surtout sensibiliser les usagers, les clients de ces installations pour qu'ils mettent les déchets dans les poubelles avant de reprendre la route. 100% des aires d'autoroute sont équipées de poubelles et de dispositifs de tri sélectif.
Des territoires sont-ils plus concernés que d'autres par ces comportements ?
Je ne parlerais pas de territoires car malheureusement c'est une pratique assez générale et très partagée. En revanche, on constate qu'on retrouve le plus de déchets en sortie d'aires de service ou de repos, c'est-à-dire après que les gens se soient arrêtés pour consommer. C'est ce qui est très perturbant et dommageable : ils avaient sur les aires de quoi jeter leurs déchets.
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