Trafic de stupéfiants : six personnes mises en examen et placées en détention provisoire pour blanchiment en bande organisée
Le réseau est soupçonné d'avoir blanchi 70 millions d'euros ces trois dernières années.
Six personnes ont été mises en examen et placées en détention provisoire pour blanchiment en bande organisée d'argent issu du trafic de stupéfiants en Île-de-France, a appris franceinfo mardi 12 octobre auprès de l'Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF). Les policiers ont saisi 675 000 euros en liquide, 825 000 euros sur des comptes bancaires mais ce réseau est soupçonné d'avoir blanchi 70 millions d'euros pendant les trois dernières années.
Les enquêteurs estiment que l'argent issu du trafic était remis à ces six hommes, de nationalité pakistanaise, qui se chargeaient de le blanchir en le faisant entrer dans le circuit bancaire. Les collecteurs donnaient un mot de passe aux trafiquants, qui leur remettaient les sommes en liquide. Puis, les collecteurs "vendaient", en quelque sorte, cet argent sale à des entreprises de BTP qui s'en servaient pour payer au noir des employés non déclarés.
Des "mules bancaires"
Ces entreprises achetaient le liquide en virant de l'argent propre à des sociétés-écrans, sur des comptes ouverts exprès par d'autres personnes, venant souvent de l'étranger, dont certaines de nationalité espagnole, qu'on appelle des "mules bancaires".
Ces "mules bancaires" servent à "ouvrir des sociétés à leurs noms, ou des comptes bancaires. Elles dissimulent ainsi l'identité du dirigeant de la société ou l'utilisateur du compte bancaire et permettent de créer un écran entre l'apparence et la réalité", explique la directrice de l'OCRGDF Anne-Sophie Coulbois.
Cet argent "gris" revenait ainsi aux chefs du trafic de stupéfiants qui peuvent donc s'en servir pour des activités légales. D'après les enquêteurs, ce réseau était piloté depuis Dubaï.
Pour Anne-Sophie Coulbois, cette affaire "montre que les espèces issues du trafic de stupéfiants peuvent servir à rémunérer du travail dissimulé, via des circuits de blanchiment orchestrés par des groupes criminels organisés, qui s'assurent de l'opacité des flux, notamment par la création de nombreuses sociétés-écrans".
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