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Trois questions sur le rapport qui met en cause la fermeture des voies sur berge à Paris

Selon une étude révélée par "Le Figaro", les embouteillages auraient fortement augmenté à Paris et en banlieue depuis la fermeture des voies sur berge dans la capitale.

Article rédigé par franceinfo - Margaux Duguet
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Les voies sur berge de la rive droite à Paris seront désormais piétonnes, le conseil de Paris l'a voté lundi 26 septembre.  (CHRISTOPHE MORIN / MAXPPP)

"C'est désormais la grande pagaille dans la capitale mais aussi en banlieue", écrit Le Figaro dans son édition du jeudi 17 novembre. Le quotidien publie un rapport de 61 pages qui pointe l'augmentation des embouteillages à Paris et en banlieue depuis la fermeture des voies sur berge.

D'après les experts qui ont comparé le mois de septembre de cette année à celui de 2015, la circulation s'est dégradée sur plusieurs points, notamment sur le périphérique et sur l'A86. En cause : la piétonnisation des voies sur berge rive droite, qui a été approuvée par le Conseil de Paris le 26 septembre.

Pour autant, il faut prendre ce rapport avec beaucoup de prudence car derrière les chiffres, se cache un affrontement politique entre la droite et la gauche.

Que dit le rapport ? 

Les experts relèvent qu'en un an les embouteillages se sont multipliés à certains endroits. Ainsi, sur certains tronçons du périphérique, le temps de parcours en soirée est plus long de 11%, voire de 20%. En matinée, ce chiffre peut grimper à 25%. Dans Paris, la situation serait pire. "Le trafic a parfois progressé de 51% sur une partie des quais hauts", écrit Le Figaro. Les automobilistes doivent patienter neuf minutes de plus que l'an dernier le soir, soit une hausse de 135%.

Les experts se sont aussi intéressés aux temps de transport des services d'urgence. Et là aussi, les choses se seraient dégradées. "La plupart d'entre eux notent qu'ils arrivent en général une minute plus tard par rapport à 2015. Une minute précieuse, car elle équivaut à 10% de perte de chances de sauver une personne victime d'un arrêt cardiaque", affirme le quotidien classé à droite. 

Qui a commandé le rapport ? 

C'est là que le politique entre en jeu. Cette étude constitue en réalité le deuxième rapport d'étape commandé par la région Ile-de-France et sa présidente Valérie Pécresse. Connue pour son opposition très ferme à la piétonnisation des voies sur berge, la patronne du conseil régional, élue du parti Les Républicains, a demandé à un comité d'experts de suivre l'évolution du trafic depuis septembre. Chaque mois, des résultats sont publiés.

Au sein de cet observatoire, présidé par Pierre Carli, médecin-chef du Samu de Paris, on retrouve des organismes tels qu'Airparif, Bruitparif ou l'Institut d'aménagement et d'urbanisme (IAU) d'Ile-de-France. Mais d'autres observatoires ont été créés sur cette question hautement sensible. La ville, la préfecture de police, la Métropole du Grand-Paris et la région ont toutes imaginé leur propre outil de communication sur ce sujet.

Que répond la mairie de Paris ? 

Contactée par franceinfo, la mairie de Paris est furieuse et dénonce "une manœuvre politique". Sur la méthode utilisée d'abord, la municipalité explique que "la région Ile-de-France ne participe en rien au comité de suivi du préfet et envoie dans la presse un rapport à la méthodologie inconnue sur un sujet qui n'est pas de sa compétence". La mairie affirme aussi ne "pas avoir eu connaissance du contenu de ce rapport qui n'a été transmis à aucun des acteurs concernés avant de l'être à la presse".

Sur le fond, la municipalité affirme que les chiffres pour la capitale sont en dessous de ceux compilés par les études d'impact. Et d'ajouter : "Il n'y a rien de nouveau à cet égard." Fin septembre, les chiffres communiqués par la direction de la voirie et des déplacements de la mairie de Paris montraient que la circulation était moins dense que celle préalablement anticipée par l'organisme indépendant Systra. Concernant la banlieue, les chiffres transmis par le comité régional de Valérie Pécresse sont au-dessus de ceux de la mairie de Paris. Mais selon celle-ci, ils ne seraient "pas conformes à l'analyse qu'en font les services de l'Etat en charge de ces axes, et ne prennent en compte aucune contingence comme des travaux, par exemple".

Le préfet de police de Paris, Michel Cadot, devrait trancher cette bataille de chiffres entre la droite et la gauche. Fin septembre, ce dernier avait en effet décidé de mettre en place un comité de suivi technique sur la piétonnisation de la voie Georges-Pompidou. Les conclusions sont attendues dans quelques mois. 

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