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Trottinettes en libre-service : quelles sont les prochaines étapes après le vote des Parisiens ?

Les électeurs de la capitale ont voté dimanche à près de 90% contre les trottinettes électriques en libre-service. Le contrat avec les opérateurs Lime, Dott et Tier ne sera donc pas renouvelé.
Article rédigé par franceinfo
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Des trottinettes électriques en libre-service, à Paris, le 27 mars 2023. (CAROLINE PAUX / HANS LUCAS / AFP)

Les trottinettes électriques en libre-service devraient bientôt disparaître du paysage parisien. C'est en tout cas le souhait des votants qui se sont prononcés, dimanche 2 avril, à près de 90%, contre la libre mise à disposition par les opérateurs Lime, Dott et Tier Mobility de quelque 15 000 deux-roues dans l'espace public. La mairie de Paris a promis de respecter ce vote, malgré un scrutin marqué par une abstention très forte. Seuls 103 084 électeurs sont allés voter, soit à peine 7,5% des Parisiens inscrits sur les listes électorales.

"Le 1er septembre prochain, il n'y aura plus de trottinettes en libre-service à Paris."

Anne Hidalgo, maire de Paris

après l'annonce des résultats

La maire de Paris, qui avait promis de "respecter purement et simplement le résultat", ne devrait donc pas renouveler l'appel d'offres qui encadre actuellement la circulation en libre-service des trottinettes électriques de Lime, Dott, et Tier, lequel se termine le 31 août. Mais d'ici là, comment le retrait des trottinettes va-t-il concrètement être mis en place ? "Nous nous posons la même question", répond l'Association nationale des utilisateurs de micro-mobilité électrique, qui affirme ne pas avoir d'informations spécifiques à ce sujet.

Sur franceinfo, l'écologiste David Belliard, adjoint à la maire de Paris chargé des transports, a affirmé lundi qu'il allait recevoir les trois opérateurs pour discuter des "modalités d'arrêt" des trottinettes en libre-service. Les Parisiens pourront toutefois continuer à utiliser des trottinettes électriques personnelles. En janvier, lors de l'annonce de la tenue du vote, Anne Hidalgo avait précisé que ces dernières n'étaient pas concernées.

Quelque 800 emplois menacés ?

L'Américain Lime, l'Allemand Tier et le groupe franco-néerlandais Dott ont tout tenté pour échapper à l'éviction. Y compris avec des méthodes controversées, comme l'offre d'une course gratuite dimanche pour aller voter et le recours à des influenceurs sur les réseaux sociaux pour mobiliser leur jeune clientèle. Pour le moment, aucun des trois opérateurs concernés n'a annoncé un éventuel recours pour protester contre le résultat du vote.

Dimanche, dans un communiqué commun, Lime, Dott et Tier ont annoncé prendre "acte de cette consultation inédite" mais ont déploré la faiblesse de la participation au scrutin. "Le résultat de cette votation aura un impact direct sur les déplacements de 400 000 personnes par mois", ont-ils prévenu. Sans omettre de préciser qu'il aura aussi des conséquences sur les finances de la ville, puisque les trois loueurs lui versaient annuellement quelque 930 000 euros.

"La priorité est aux équipes internes et à l'organisation du retrait des trottinettes à Paris. Nous saurons vous tenir informée dans les prochains jours des décisions prises à ce sujet."

Le groupe Lime

à franceinfo

Quelque 800 personnes sont employées pour le déploiement de l'ensemble des prestations (trottinettes, mais aussi vélos électriques...) des trois opérateurs concernés. La mairie de Paris va "travailler avec eux les aspects sociaux" de cette décision, a assuré David Belliard. "La priorité, c'est le plan de sauvegarde de l'emploi pour que chacun puisse avoir la meilleure reconversion possible", a écrit Nicolas Gorse, le PDG de Dott, sur Twitter.

Pour le patron de Dott, l'étape d'après pour les opérateurs, qui mettent aussi à disposition des Parisiens des vélos électriques en libre-service, pourrait résider sur les pistes cyclables. "Nous devons prendre les enseignements de cet échec pour les vélos à assistance électrique", affirme-t-il sur Twitter, pour "ne pas reproduire les mêmes écueils que pour les trottinettes". Il propose, entre autres, de "fédérer tous les acteurs de la piste cyclable autour d'un plan ambitieux d'éducation sur la sécurité" et de "dimensionner la flotte d'engins en fonction du stationnement disponible, pas de la demande potentielle".

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