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Une "Nuit de l'élevage en détresse" tourne au saccage d'un magasin à Quimper

Au lendemain de la mobilisation des producteurs agricoles et du saccage d'un magasin à Quimper, la grande distribution dit son incompréhension. Les agriculteurs estiment eux que les promesses ne sont pas tenues.
Article rédigé par Maxime Bacquié
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Un panneau publicitaire au sol au Lidl de Quimper ©  Jean Saint-Marc / Radio France)

A l'appel des syndicats agricoles FNSEA et Jeunes agriculteurs (JA), les producteurs de lait ainsi que les éleveurs de porcs et de bovins participaient jeudi soir à ce qu'ils appellent "la nuit de l'élevage en détresse ". Ils ont manifesté contre la chute des prix de leur production, et notamment le prix de la viande, qui ne permet plus disent-ils de couvrir les coûts de production. Selon la FNSEA, le revenu des producteurs de viande bovine a chuté de 12.000 euros l'an dernier.

Un magasin ciblé à Quimper

Les actions les plus fortes se sont déroulées cette nuit en Bretagne. Dans le Finistère, un supermarché a été investi par des manifestants. Selon la préfecture, du matériel a été saccagé. Des éleveurs en colère ont aussi mis le feu à des sacs de charbon de bois. La suie a rendu les produits inconsommables. Les dégâts sont importants, ainsi que le montrent les images de France Bleu Breizh Izel.

 "On est dans le rouge, on ne veut plus des paroles, nous ce qu'on regarde c'est les prix", alerte Sébastien Louzaouen, président des Jeunes Agriculteurs du Finistère. "Le gouvernement fait des communiqués, nous on veut des actes !" râle Thierry Merret, le président de la FDSEA 29. Les producteurs ont aussi dégradé une entreprise de transformation de lait. Ils ont aussi arraché des panneaux et bloqué la circulation. Allant jusqu'à faire fuir les policiers, moins nombreux qu'eux devant l'usine Entremont de Quimper.

Devant l'usine Entremont, les policiers ont dû reculer devant des producteurs en colère - reportage Annaig Haute

La grande distiribution exprime ce vendredi son incompréhension, estimant respecter ses promesses de payer plus cher les producteurs. "Pour l'instant, on ne voit pas la différence" estime pourtant le président de la Fédération nationale bovine, Jean-Pierre Fleury.

"Sur le secteur de la viande bovine, la négociation a été faite. Un accord a été passé devant le ministre de l'agriculture, où l'ensemble des enseignes françaises et groupes industriels du pays se sont engagés à cette revalorisation indispensable pour les producteurs de viande (...) On est aujourd'hui sur un prix moyen à 3,80 euros payé au producteur de viande, avec des coûts de production à 4,50 euros. Ces chiffres-là donnent l'ampleur de la vérité".

"Pour l'instant, on ne voit pas la différence" : le président de la Fédération nationale bovine, Jean-Pierre Fleury

La colère bretonne

Un autre rassemblement breton s'est déroulé jeudi soir à Saint-Brieuc (Côte-d'Armor) en présence du président de la FNSEA Xavier Beulin. Ils ne se sont dispersés que peu après 2h ce vendredi matin.

"Pourquoi on est en train de crever tous les jours?" - la détresse des agriculteurs rassemblés à Saint-Brieuc - reportage Johan Moison

 

 

D'autres manifestations dans la Manche, en Seine-Maritime et à Strasbourg

Jeudi dans la journée, d'autres opérations se sont déroulées ailleurs en France. En Basse-Normandie, des agriculteurs ont déversé du fumier devant des laiteries, en Seine-Maritime, les Jeunes agriculteurs ont organisé des contrôles d'origine de la viande et des prix dans plusieurs supermarchés et à Strasbourg, une quarantaine d'agriculteurs ont participé à un marché de vente directe dans le centre-ville. Aucun incident n'a été à déplorer.

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