Inflation : "C'est une mauvaise saison pour les épargnants", estime un économiste
Pour l'économiste Jean-Paul Pollin, le livret A va perdre "4% de valeur cette année", à cause de l'inflation.
"C'est une mauvaise saison pour les épargnants", déplore vendredi 12 août sur franceinfo Jean-Paul Pollin, professeur émérite à l’université d’Orléans et membre du Cercle des économistes. Les prix des produits de consommation vendus dans la grande distribution ont augmenté de 6,4% en un an selon l'estimation de l'Insee. Pour les Français qui auraient le goût du risque, l'achat d'actions serait le meilleur moyen de rentabiliser son argent, selon lui.
franceinfo : Comment se porte l'épargne avec cette inflation ?
Jean-Paul Pollin : C'est une mauvaise saison pour les épargnants. Lorsqu'il y a de l'inflation, les revenus qui ne sont pas indexés dessus, comme l'épargne, perdent en valeur. Alors une inflation à 6% et livret A à 2% de revenus, ce dernier perdra 4% de valeur cette année. C'est aussi vrai pour l'assurance vie, qui est apparemment le produit financier préféré des Français et dont le revenu sera de l'ordre de 2%. Le livret A est net d'impôt, ce qui n'est pas vrai pour l'assurance vie.
L'immobilier est-il toujours une valeur refuge ?
L'immobilier va souffrir de la remontée des taux d'intérêts. En Europe, ce n'est pas encore trop le cas, mais la Banque centrale ne pourra pas procrastiner pendant très longtemps. Et lorsque les taux d'intérêt remonteront, il en sera de même des taux de crédit, et il y a des chances pour que les prix de l'immobilier baissent.
Quelles autres alternatives a-t-on ?
Si vous avez le goût du risque, vous pouvez parier sur le fait que les actions d'entreprises ont dégringolé les six derniers mois et qu'elles pourraient remonter dans les prochains mois. Il faut avoir le goût du risque et certaines connaissances aussi. Le mieux reste de faire confiance au conseiller financier de votre banque ou à un investisseur institutionnel. Le mieux reste de placer son argent dans des liquidités rémunérées.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.