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L'UFC s'inquiète de la sécurité du nouveau système de paiement européen

Par ailleurs, l'association de consommateurs déplore encore des tarifs injustifiés pour certaines opérations bancaires.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Les banques en ligne Boursorama et ING Direct sont les établissements les moins chers du classement d'UFC-Que Choisir publié mardi 21 janvier 2014. (LOIC VENANCE / AFP)

Et si le nouveau système de paiement Sepa, en cours de mise en place dans l'UE, présentait des failles ? A nouveau, l'association de consommateurs UFC-Que choisir ausculte les banques, dans une enquête publiée mardi 21 janvier. Voici ce qu'il faut en retenir.

Un risque de failles dans le système Sepa

L'UFC alerte sur les conséquences pour le consommateur du passage au Sepa. Ce nouveau système de paiement européen devait entrer en vigueur au 1er février, mais la Commission européenne a récemment proposé d'accorder un délai de tolérance jusqu'au 1er août, vu le retard pris dans certains pays pour sa mise en place.

Ce système vise d'abord à harmoniser les moyens de paiement au sein de l'Union européenne. Il doit ensuite permettre de raccourcir les délais des virements bancaires et de simplifier les prélèvements.

Or, "la règle du jeu pour le consommateur français va beaucoup changer", notamment en ce qui concerne les prélèvements, estime Maxime Chipoy, chargé des questions bancaires à l'UFC. Là où le client envoyait auparavant deux autorisations de prélèvement, l'une à la banque et l'autre au fournisseur, avec le nouveau système, la banque ne reçoit plus d'autorisation, ce qui réduit sa visibilité, explique-t-il. Cela soulève des problèmes de sécurité alors que les fraudeurs se détournent de plus en plus de la carte bleue pour aller vers le prélèvement. Au Royaume-Uni, où l'autorisation unique est utilisée depuis 10 ans, les fraudes par prélèvement sont ainsi passées de 1% en 2000 à 10% en 2010, selon l'UFC.

Pour pallier cette faille de sécurité, l'Europe a introduit un système de liste noire, où le client déclare à sa banque les fournisseurs qui ne peuvent pas le prélever, et de liste blanche, avec les prélèvements autorisés. Or, "les banques sont tout autant avares d'information qu'elles sont avides de tarification", dénonce Alain Bazot, président de l'UFC, qui craint en outre que le Sepa ne s'accompagne "de nouvelles facturations et/ou de la persistance de facturations désormais illégitimes". L'UFC a ainsi saisi le régulateur bancaire ACP pour qu'il "contrôle et sanctionne le non-respect par les banques de la règlementation relative au Sepa".

Des opérations toujours trop chères

Dans un autre chapitre, UFC-Que choisir juge encore trop chers certains services bancaires fréquemment utilisés. Elle salue les avancées législatives de 2013 dans le secteur bancaire, qui ont permis de "réels progrès" en matière de tarification, mais déplore les hausses de tarif "injustifiées" de certaines opérations.

Concrètement, selon l'enquête réalisée auprès de 129 établissements en novembre et décembre 2013, sur les dix services les plus fréquemment utilisés par les clients, six ont vu leur prix augmenter depuis la dernière enquête d'octobre 2010. Quatre ont même augmenté plus fortement que l'inflation sur la même période.

"La hausse est parfaitement intolérable sur certains services très diffusés", comme les frais de tenue de compte (+99% en 4 ans) et les retraits "déplacés" (retraits d'argent effectués dans les distributeurs de banques concurrentes, +68%) "alors que leur prix aurait dû baisser suite à l'accord obtenu par l'Autorité de la concurrence avec les banques en 2011", s'insurge l'association.

Les banques en ligne moins chères

Les tarifs varient fortement d'une banque en ligne à l'autre : chez Boursorama et ING Direct, établissement les moins chers du classement, les dix services passés en revue sont gratuits. En revanche, ces mêmes services coûteront plus de 360 euros aux clients de la Société marseillaise de crédit (groupe Crédit du Nord) et 295 euros à ceux de la Banque Dupuy de Parseval, les deux les plus onéreuses du classement.

En général, banques en ligne et "assurbanquiers" (banques créées par des compagnies d'assurance) sont moins chers que les banques traditionnelles, mais ils ne sont pas accessibles à tous les clients.

En outre, l'association souligne que les tarifs varient en fonction du profil des consommateurs (jeune, actif, seniors boursicoteurs, etc.) et qu'à l'intérieur d'un même réseau, les différences tarifaires peuvent être "impressionnantes" en fonction de la région. Par exemple, les 10 services passés en revue par l'UFC sont facturés 145 euros au Crédit agricole Aquitaine, mais le même client paiera 216 euros au Crédit agricole Morbihan.

Pour plus de précisions, l'association met son comparateur bancaire en libre accès sur son site jusqu'à fin janvier.

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