Cet article date de plus de dix ans.

Votre imprimante vous coûte une fortune, la preuve par trois

L'encre de votre machine est, par exemple, plus chère que du Chanel n°5.

Article rédigé par Louis San
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des imprimantes dans un magasin de Moutain View (Californie, Etats-Unis), le 18 février 2009. (PAUL SAKUMA / AP / SIPA)

Au travail ou à la maison, difficile de se passer d'une imprimante. Même si des messages au bas des e-mails vous invitent parfois à ne pas imprimer tout et n'importe quoi pour préserver l'environnement, il est souvent nécessaire de le faire pour certains documents ou formulaires. Sauf que votre imprimante vous coûte une fortune. La preuve par trois.

1L'encre coûte plus cher que du Chanel n°5

L'encre pour imprimante est un produit de luxe. A contenance équivalente, elle est plus onéreuse que le célèbre parfum de la maison française, écrit Numerama, vendredi 17 octobre. "Chez le géant de la parfumerie Sephora, les 100 ml d'eau de parfum Chanel n°5 sont vendus 120,50 euros, soit 1,205 euro le millilitre [ml] de parfum", rapporte le site spécialisé. C'est bien au-delà de nombreux modèles de cartouches de différentes marques. Par exemple, 1 ml d'encre noire coûte 4,63 euros pour une Hewlett Packard 301, 2,28 euros pour une Samsung INK-M210, 1,82 euro pour une Epson T0711 ou encore 1,50 euro pour une Canon PG-510.

Au litre, les prix sont astronomiques : entre 800 et 2 500 euros le litre, relève le Journal du Net.

Pour faire des économies, un adolescent américain a découvert que certaines polices sont moins gourmandes en encre. Il a calculé que la police de traitement de texte Garamond était la moins consommatrice en encre, comparée aux très employées Times New Roman, Century Gothic ou Comic Sans. Il est ainsi possible d'économiser jusqu'à 30% de consommation d'encre.

2On est contraint de changer les cartouches (très) souvent

Non seulement l'encre est chère, mais en plus les constructeurs nous obligent à les remplacer de plus en plus souvent. Le quotidien britannique The Guardian (en anglais) a montré dans une enquête, en février 2013, que la contenance des cartouches a été divisée par trois ou quatre depuis 2000.

"Par exemple, l'Epson T032 (2002) fait la même taille que la cartouche Epson colour T089 (2008). Mais le T032 contient 16 ml d'encre et le T089 seulement 3,5 ml ! C'est pareil pour Hewlett Packard (HP). Il y a dix ans, la cartouche standard contenait 42 ml pour £20 [25 euros]. Aujourd'hui, la même n'en contient plus que 5 ml pour environ £13 [16 euros]", écrit le journal.

Sans compter que certains messages de l'imprimante nous invitent à changer la cartouche alors que celle-ci n'est pas totalement vide. C'est de "l'obsolescence par notifications", selon le Centre européen de la consommation (CEC). Votre imprimante "vous avertit qu'il faut changer la cartouche d'encre ? En fait, vous pouvez encore imprimer quelques dizaines de feuilles, car elle triche et anticipe", écrit l'association de consommateurs UFC-Que Choisir.

3Certaines imprimantes sont programmées pour s'arrêter au bout d'un certain nombre d'impressions

Le CEC assure également que dans certains appareils "une puce placée dans l'imprimante enregistre le nombre d'impressions faites et, au bout d'un nombre prédéterminé par le fabricant, bloque cette dernière", rapporte, en avril 2013, le blog SOS Conso du Monde.fr.

Le documentaire Prêt à jeter, diffusé sur Arte en janvier 2012, montre que des imprimantes Epson sont victimes d'obsolescence programmée. Un utilisateur s'était interrogé après une panne soudaine de son appareil. Il avait découvert qu'une puce rendait la machine inutilisable au bout d'un certain nombre d'impressions. Le constructeur a formellement nié cette accusation, affirmant que la puce servait à prévenir un dysfonctionnement.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.