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Egalité homme-femme : quatre batailles qui restent à gagner

Salaires, chômage, partage des tâches... La lutte pour la parité a encore de longs jours devant elle. Francetv info analyse quatre domaines où l’inégalité est toujours de mise.

Article rédigé par Julie Rasplus
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7min
Selon les derniers chiffres disponibles de l'Insee, les femmes gagnent 25% de moins que les hommes.  (ANDREW BRET WALLIS / GETTY IMAGES)

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Les inégalités homme-femme ont encore de beaux jours devant elles. Et la Journée internationale de la femme, vendredi 8 mars, est chaque année l'occasion de le rappeler. Les derniers chiffres publiés par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) ainsi que par l'Association pour l'emploi des cadres (Apec) confirment une nouvelle fois cet état de fait. Mais où les différences sont-elles les plus tenaces ? Tour d'horizon de quatre fronts où la bataille pour la parité reste à mener.

Les femmes sont moins bien payées

On ne le voit pas en bas des fiches de paie, mais ce n'est pas un secret : les femmes n’ont toujours pas rattrapé les hommes sur l’échelle des salaires. En 2012, le salaire moyen des femmes cadres était inférieur de 20,6% à celui des hommes, selon une étude l'Apec. Il s'est établi en moyenne à 47 500 euros bruts annuels, contre 57 300 euros pour leurs homologues masculins. Des chiffres qui vont dans le même sens que ceux issus du dernier rapport Regards sur la parité de l'Insee qui indique que les femmes gagnent 25% de moins que les hommes. En 2009, celles-ci ont gagné 16 430 euros, contre 21 880 pour les hommes, avec de fortes différences entre public (19%) et privé (29%).

L'analyse "On constate que les écarts de salaires se réduisent, mais l'évolution est très lente", précise Pascale Breuil, chef de l’unité des études démographiques et sociales à l’Insee contactée par francetv info. Selon elle, un "faisceau de données" explique ces différences sur la fiche de paie. D'abord, "les femmes travaillent moins d'heures que les hommes sur l'année, en raison de contrats plus courts, mais aussi du temps partiel, choisi ou contraint". Elles se dirigent aussi vers des métiers "où les salaires sont plus faibles", sont moins promues que leurs confrères et s’arrêtent plus souvent au cours de leur carrière, au moment des grossesses par exemple. Enfin, "on ne peut pas exclure que l'écart soit également lié à de la discrimination", même si ce n'est pas la principale explication.

Les femmes sont plus diplômées, mais moins bien insérées

Elles gagnent moins que les hommes, et pourtant les femmes sont plus diplômées. En 2010 (dernières données disponibles), la proportion de femmes âgées de 25 à 34 ans et ayant au moins un diplôme de niveau bac s'élève à 70,2%, contre 61,7% chez les hommes de la même génération. Et c'est le cas pour l'ensemble des classes d'âge, même si l'écart se resserre à partir de 55 ans. Au final, les filles réussissent mieux leur parcours scolaire que les garçons, comme en témoigne le rapport du ministère de l'Education (PDF, édition 2012). Mais elles ont plus de difficultés à trouver un emploi. 

L'analyse "Les femmes s'orientent davantage dans des filières littéraires ou de services", note Pascale Breuil. Leur choix reste en effet très orienté selon leur sexe, comme le révèle le rapport du ministère de l'Education : en apprentissage, les jeunes femmes préfèrent ainsi se spécialiser dans la coiffure (29%) ou les sections commerce-vente (24%), quand les garçons s’orientent plutôt vers les secteurs de l’alimentaire (21%) ou du bâtiment (11%). "Or, à niveau de diplôme égal, les formations orientées vers les services se traduisent par un taux de chômage plus élevé à la sortie et des salaires moindres que celles orientées vers la production." Pour Pascale Breuil, il est "très difficile de faire la part entre l'intériorisation de normes sociales et des choix individuels et spontanés".

Les femmes sont davantage touchées par le chômage

Les nouveaux chiffres sur le chômage de l'Insee illustrent un décalage entre le niveau d'études des femmes et leur place sur le marché du travail. En 2011 (dernières données disponibles), le taux de chômage des femmes a en effet atteint 9,7%, contre 8,8% pour les hommes. L'écart est toutefois moindre qu'en 1990 : les deux taux étaient alors séparés de 4 points (10,2% pour les femmes, contre 6,2% pour les hommes).

L'analyse Depuis quelques années, "il y a un mouvement de rapprochement entre taux de chômage féminin et taux de chômage masculin", indique Pascale Breuil, qui y voit un effet positif de l'augmentation du niveau de diplôme des femmes. "Il y a même eu une inversion des courbes au cours de la crise de 2008 pour les 15-24 ans", précise-t-elle. En 2009, les deux taux étaient aussi à quasi-égalité, comme pour le premier trimestre de 2012. Reste que "le taux de chômage diminue avec le niveau de diplôme. Or, ce n’est pas encore le cas pour les femmes, plus diplômées."

Les femmes consacrent plus de temps aux tâches ménagères

Même chez soi, l'égalité reste un combat quotidien. Bien sûr, les femmes délèguent davantage les tâches domestiques qu’en 1986, mais elles sont toujours celles qui y consacrent le plus de temps. Elles passent aujourd'hui 4 heures par jour en moyenne à s’occuper du foyer (ménage, enfants et jardinage compris) contre seulement 2h13 pour les hommes.

L'analyse Pour Pascale Breuil, cette diminution du nombre d'heures consacrées au ménage, aux courses ou au jardinage est corrélée à l'évolution de l'activité professionnelle des femmes ces vingt dernières années. Elles peuvent surtout remercier les progrès de l'électroménager qui leur permettent d'"externaliser un certain nombre de tâches". Autrement dit : messieurs, ce n'est pas grâce à vous que l'écart en heures se réduit. D'ailleurs, de 2h13 consacrées au ménage, aux soins des enfants ou au jardinage en 1999, ils sont passés à... 2h13 en 2010. Et en plus, ils choisissent : plus une tâche est perçue comme une corvée, le repassage par exemple, plus elle est réalisée par les femmes. A l'inverse, faire les courses et la cuisine mobilise davantage les hommes.

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