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Vidéo Régionales : "Le tsunami, c’est l’abstention", alerte le député LFI Éric Coquerel, qui réclame "une commission d'enquête"

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Article rédigé par franceinfo
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Le député de La France insoumise accuse le gouvernement d'avoir mal organisé le scrutin. Il estime par ailleurs qu'au vu des résultats de ce premier tour des régionales, la présidentielle qui se jouerait entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen "n’est pas vraiment gagnée".

"Le tsunami, c’est l’abstention", alerte Éric Coquerel, député La France insoumise de Seine-Saint-Denis et membre de la commission des finances lundi 21 juin sur franceinfo, au lendemain du premier tour des élections départementales et régionales. Valérie Pécresse, la présidente sortante, en île-de-France domine le premier tour avec 34,7 % des suffrages, selon notre estimation Ipsos/Sopra Steria. Elle devance Jordan Bardella (RN) et Julien Bayou (EELV), à égalité.

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Éric Coquerel réclame "une commission d’enquête au niveau du Parlement" sur les conditions dans lesquelles s'est déroulé le vote dimanche, pointant de nombreux dysfonctionnements dans les bureaux de vote. Il souhaite par ailleurs que la liste de Clémentine Autain (LFI) fusionne avec la celle de Julien Bayou (EELV) pour tenter de faire barrage à Valérie Pécresse.

franceinfo : L’abstention a été très forte, notamment en Île-de-France (69 %), quels enseignements en tirez-vous ?

C'est un tsunami. Le tsunami, c'est l'abstention. Et ça montre une chose, c'est que si on ne change pas de régime, si on n'en finit pas avec la 5e République qui confine la démocratie, si, en plus de ça, on a un gouvernement qui a complètement failli en termes d'organisation de ces élections, si enfin, on ne passait pas des mois et des mois à discuter de sujets très éloignés de ces régionales et départementales, notamment dans les débats sur les médias, sécuritaire, identitaire, religion, immigration, rien sur les transports, à un moment donné, la démocratie ne peut pas continuer comme ça avec une telle rupture entre le peuple et le suffrage universel.

Jean-Luc Mélenchon, lui, veut une loi sur l'abstention avec un seuil minimum de participation pour valider un scrutin. Ça veut dire que ce premier tour des régionales, par exemple, aurait pu être annulé dans ce contexte ?

Ce que nous voulons surtout, c'est la 6e République. Il faut en finir avec cette monarchie présidentielle qui laisse penser en réalité que tout revient à l'Élysée et que finalement, aller voter ça ne sert plus à grand-chose. Il faut en finir avec ça. Et dans cette 6e République, effectivement, il faut la reconnaissance du vote blanc. Mais là, dans l'urgence, d’ici la présidentielle, on demande une commission d’enquête au niveau du Parlement pour comprendre ce qui s'est passé pour ces élections. Vous savez comme moi qu'il y a une société qui a été choisie [Adrexo], qui a complètement failli pour la distribution des circulaires, des bulletins de vote. On a des listes d'émargement qui étaient tout et n'importe quoi. Ce gouvernement et notamment le ministre de l'Intérieur, qui a été battu largement, ont failli sur l'organisation de ces élections. Donc, il faut redresser la barre tant que faire se peut, dans un régime dans lequel ça devient compliqué d'assurer une vraie démocratie. Est-ce que vous avez vu une seule campagne civique ? Rien. Donc après, qu’on ne s'étonne pas, quand on parle de sujets qui sont très éloignés de tout ce que traitent les régions ou les départements, que les gens se désintéressent.

Que va faire la France insoumise en Île-de-France ?

Ce que j'observe, c'est que les trois listes de gauche écologiste fusionnées, ça peut permettre de gagner la région. En Île-de-France, quand on regarde les programmes de Julien Bayou et le nôtre, on s'aperçoit qu'il y a beaucoup de choses en commun sur la conditionnalité des aides, sur l'aménagement du territoire, sur les transports du quotidien. On va donc fusionner ces trois listes qui sont très proches les unes des autres. On a quasiment doublé notre résultat par rapport à celui du Front de gauche il y a cinq ans. Donc, c'est un bon résultat qui nous permet justement non pas de rallier, mais de fusionner ces trois listes, c'est ce que nous souhaitons, avec celui qui est arrivé en tête et donc Julien Bayou.

Que doit faire à vos yeux la tête de liste de la gauche en Paca ?

On est dans une région où n'importe quoi a été fait. On nous a viré de la liste. Ça aurait été mieux quand même qu'on soit tous rassemblés puisqu'il y avait un risque RN. Donc, que la liste se débrouille vis-à-vis de cette situation. On nous a gentiment débarqués. Je pense que ce n'était pas profitable. On aurait eu un meilleur résultat aujourd'hui.

"Le front républicain automatique, ça ne marche pas. Les électeurs, il faut les convaincre."

Eric Coquerel

à franceinfo

Et après tout, c'est à l'opposant de Mariani à droite et monsieur Muselier, de convaincre des électeurs de lui donner une plus grande majorité. Et globalement, ce n’est pas le score qu'on nous avait annoncé au RN et ce n'est pas le score qu'on nous avait annoncé pour le gouvernement. Ça montre bien que les sondages se sont plantés. À mon avis, le deuxième tour de la présidentielle, Macron/Le Pen, ce n’est pas vraiment gagné.

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