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Carte Manuel Valls, un Premier ministre engagé à fond dans la campagne des départementales

De fin février au premier tour de scrutin, le 22 mars, Manuel Valls a prévu au moins huit déplacements de campagne pour soutenir la gauche aux élections départementales.

Article rédigé par Ilan Caro
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Manuel Valls, le 9 mars 2015, à Bresles (Oise), soutient les candidats PS aux élections départementales. (  MAXPPP)

Mauvais sondages, divisions, résultats économiques timides… Tous les voyants sont au rouge pour la gauche à l'approche des élections départementales. Mais si un socialiste se démène pour éviter cette déroute annoncée, c'est bien Manuel Valls. Le Premier ministre est sur tous les fronts pour tenter de politiser et d'enflammer un scrutin qui n'intéresse pas les Français.

En ligne de mire, la droite, mais surtout le FN, contre lequel il ne manque pas une occasion de vitupérer. En évoquant, le 8 mars, sa "peur" que la France "se fracasse contre le Front national", il s'est attiré de nombreuses réactions négatives venues de toute la classe politique. Une intervention qui lui a permis de polariser le débat, jusqu'à provoquer une violente passe d'armes à l'Assemblée nationale avec la députée FN Marion Maréchal-Le Pen.

Depuis la fin février, Manuel Valls a aussi entrepris de parcourir la France pour tenter de mobiliser l'électorat de gauche. A ce jour, une dizaine de visites de terrain ou meetings ont eu lieu ou sont programmés. Après des escales dans l'Aude, en Ille-et-Vilaine, en Haute-Vienne et dans l'Oise, le chef de la majorité se rend, vendredi 13 mars, dans les Côtes-d'Armor.

Mais ce sont surtout les trois déplacements suivants qui devraient retenir l'attention. Dans une opération réconciliation à gauche, Manuel Valls tiendra meeting commun à Evry (Essonne) – ville dont il fut maire pendant 11 ans – avec le président du conseil général, Jérôme Guedj, connu pour être l'un des frondeurs socialistes les plus véhéments. La secrétaire nationale d'EELV, Emmanuelle Cosse, sera aussi de la partie, au moment où son parti est en proie à un risque de scission.

Le surlendemain, c'est du côté du Pas-de-Calais, l'une des cibles prioritaires du FN, que Manuel Valls se rendra. En choisissant la ville de Carvin, près d'Hénin-Beaumont, il envoie un message direct à Marine Le Pen : le maire de la ville, Philippe Kemel (PS), avait battu d'un cheveu la présidente frontiste lors des législatives de 2012.

Le 19 mars, enfin, il s'envolera pour Tulle (Corrèze), où les socialistes sont en mauvaise posture. Divisée face à une droite qui a enchaîné les succès aux municipales et aux sénatoriales, la gauche risque fort de se retrouver battue dans le fief de François Hollande.

De Laon à la Pologne

Tous ces déplacements de campagne sont organisés et financés par le Parti socialiste, et non par Matignon. Mais y compris lors de ses visites officielles en tant que Premier ministre, Manuel Valls prend soin de faire passer son message. En visite en Pologne, mercredi, il a par exemple affirmé que les valeurs de liberté portées par Solidarnosc, le syndicat de Lech Walesa, étaient "aujourd'hui mises en cause par le terrorisme qui s'attaque à la liberté, mais aussi par la montée du populisme et de l'extrême droite partout en Europe".

Dans l'agenda du Premier ministre, il y a aussi les déplacements dont le lieu et le thème tombent à pic. Ce vendredi, flanqué de onze ministres et secrétaires d'Etat, il se rend ainsi à Laon (Aisne), dans un département convoité par le FN, pour annoncer des mesures en faveur des territoires ruraux. La proximité de cette visite avec le scrutin départemental a déclenché les foudres de trois parlementaires UMP de l'Aisne, dont Xavier Bertrand. Dans un communiqué relayé par L'Aisne nouvelle, ils jugent "scandaleux ce déplacement à grands frais à une semaine du premier tour des élections départementales", et estiment que cette visite sert "des fins de propagande politique".

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