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A tâtons et en français, Edouard Martin fait son entrée au Parlement européen

Elu le 25 mai, l'ancien syndicaliste de Florange a fait, mardi, sa première rentrée en tant qu'eurodéputé. Il lui reste encore quelques détails techniques à régler. 

Article rédigé par Julie Rasplus
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
L'eurodéputé Edouard Martin prend place dans l'hémicycle, derrière son pupitre 555, le 30 juin 2014, à la veille de la première session plénière du nouveau Parlement européen, à Strasbourg (Bas-Rhin).  (FREDERICK FLORIN / AFP)

A 10 minutes de la rentrée des nouveaux eurodéputés, mardi 1er juillet, Edouard Martin avale son café. C'est la première fois que l'ancien syndicaliste de Florange, élu le 25 mai dans la circonscription Est, foule le sol du Parlement européen de Strasbourg "en tant qu'élu". Il ne cache pas sa fierté d'être là, malgré les résultats catastrophiques du PS. "Même si je ne renie en rien mon passé de syndicaliste, j'ai envie qu'on me mette enfin la casquette d'élu", déclare-t-il dans son costard gris.

Cette mission, il ne la prend pas à la légère. A peine la sonnerie de début de session plénière retentit-elle que le visage bronzé se tourne vers la montre. Edouard Martin se lève et file d'un pas rapide vers l'hémicycle : "Tiens, ça va commencer. Il faut y aller."

Direction les rangs des sociaux-démocrates, derrière le pupitre numéro 555, à côté de son collègue Emmanuel Maurel. Hors de question de rater les premières minutes de la session qui doit permettre d'élire le nouveau président du Parlement européen. 

"Etre un bon professionnel"

Depuis le 25 mai, Edouard Martin enchaîne les réunions à Bruxelles, avec le groupe des sociaux-démocrates (S&D) ou le reste de la délégation socialiste française. C'était encore le cas la veille au soir. Le nouvel élu tient à préciser qu'il est "resté jusqu'au bout", résistant à l'envie de voir le match France-Nigeria.

De l'aveu même de son entourage, le tout frais député se montre "très assidu". Il a de quoi l'être. Conformément à son souhait, l'ancien syndicaliste participera à la commission Industrie en tant que titulaire. Il sera aussi suppléant de Pervenche Berès, la chef de file des socialistes français, dans la commission Emploi. "Ce sont des domaines qui me tiennent à cœur et où je serai à l'aise", avoue le socialiste, rassuré.

En attendant de se mettre vraiment au travail et de "retrousser ses manches", l'eurodéputé poursuit encore sa "phase d'observation". "J'ai envie de bien connaître le fonctionnement, histoire de me positionner. J'ai toujours eu cette attitude, même quand j'étais ouvrier chez ArcelorMittal. Il faut d'abord être un bon professionnel."

Un habitué comme attaché parlementaire

Sur ce point, l'élu peut compter sur Maxime Herrmann, l'ancien assistant parlementaire de Catherine Trautmann, ex-figure du PS européen. L'attaché travaille depuis sept ans au Parlement, connaît les couloirs de Bruxelles et Strasbourg comme sa poche. Il s'est naturellement imposé pour guider le nouveau venu, encore un peu perdu.

"Je me sens tout petit dans ce mastodonte", confie l'élu en levant ses yeux vers l'énorme globe en bois contenant l'hémicycle européen. Et pour cause : il n'a les clés de son bureau que depuis lundi, 15 heures. Tout juste peut-il indiquer qu'il se situe au huitième étage du bâtiment Louise Weiss.

La barrière de la langue

Comme à son habitude, Edouard Martin a vite repéré l'espace fumeur de la buvette des parlementaires, où il se lance dans une rapide conversation avec Karima Delli, eurodéputée écologiste du Nord. Ça parle de la politique à mener au sein de la commission Emploi :

- "Mais je suis seulement suppléant...", lâche Edouard Martin.
- "Ah, mais ce n'est pas grave. Il faut quand même qu'on échange", explique son interlocutrice, arrivée en 2009 au Parlement et mieux rôdée à son fonctionnement.

Les relations se nouent à la buvette ou au gré des réunions, de façon informelle. "J'ai déjà rencontré quelques collègues espagnols et italiens, des Allemands aussi", affirme ce fils d'immigré espagnol. Mais son niveau en anglais le bloque. "Là, je réalise vraiment la faiblesse que c'est de ne pas maîtriser cette langue. C'est la tour de Babel, ici !"

Celui qui sera basé à Thionville (Moselle), chez lui, réfléchit donc à une formation accélérée : "Il paraît qu'ils en proposent à Bruxelles, elles ne durent que deux-trois mois. Il faut que j'aille me renseigner. Je ne peux pas parler qu'avec les Espagnols..." Edouard Martin a encore du pain sur la planche avant de réussir son baptême européen. 

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