Élections européennes : "J'essaie d'aller chercher la mobilisation", affirme Marie Toussaint aux prises avec une campagne poussive

La tête de liste Les Ecologistes, Marie Toussaint était invitée de "Demain l'Europe", vendredi 5 avril.
Article rédigé par franceinfo
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Marie Toussaint était l'invitée de Demain l'Europe, vendredi 5 avril 2024. (FRANCE INFO / RADIO FRANCE)

Créditée d'environ 7% des intentions de votes en vue des élections européennes du 9 juin, la tête de liste des Ecologistes Marie Toussaint est à la peine. "J'essaie d'aller chercher la mobilisation", a affirmé celle qui était invitée de "Demain l'Europe" vendredi 5 avril sur franceinfo.

"Moi je ne veux pas vous raconter que les sondages j'en suis heureuse et que tout va bien, circulez Madame la marquise", a-t-elle déclaré. "Il faut que je me batte", a-t-elle lancé, tout en étant consciente de la "difficulté" des écologistes "à donner le sentiment que nous représentons tout le monde". À deux mois du scrutin, les sondages ne sont guère favorables, bien loin du score d'il y a cinq ans de Yannick Jadot qui avait réuni 13,5% des suffrages.

Mais "la campagne commence ", a assuré Marie Toussaint. "Laissez-moi défendre mes propositions pour que la politique climatique soit à la hauteur des enjeux", a-t-elle poursuivi. La candidate entend insister sur "la nécessité de changer de modèle, notamment économique". "L'économie et la mère de toutes les batailles", a souligné cette fille de militant d'ATD Quart-monde, qui avait lancé sa campagne en janvier sur la question de la lutte contre la "pauvrophobie" en créant un "véto social européen" pour protéger les 10% de la population les plus pauvres.

"Emmener le plus de députés possible au Parlement européen"

"Est-ce qu'on arrive à construire une économie qui répare une économie qui protège plutôt qu'une économie qui détruit ?", s'est-elle interrogée. "Aujourd'hui, les États membres, l'extrême droite, les droites dans toutes leurs nuances, y compris les amis d'Emmanuel Macron, ne cessent de porter atteinte à toutes les législations de protection de la nature", a-t-elle fustigé.

"Quand on me dit : 'D'autres que vous incarnent l'écologie', je pose la question", s'est-elle agacée. L'ombre du candidat du Parti socialiste et de Place publique aux élections européennes, Raphaël Glucksmann, pèse sur la campagne de Marie Toussaint. D'autant que l'ex-eurodéputé Daniel Cohn-Bendit avait appelé les écologistes à former une liste commune derrière le socialiste pour le scrutin du 9 juin. "Daniel Cohn-Bendit a toujours été du côté du pouvoir, il a pensé hier qu'Emmanuel Macron était le sauveur ultime, il pense aujourd'hui que c'est Raphaël Glucksmann et la social-démocratie, libre à lui", a-t-elle cinglé.

"J'entends Raphaël Glucksmann qui nous dit : 'Il faut sauver le Parti socialiste parce que c'est lui qui doit construire l'avenir', moi, je me concentre sur mon objectif, c'est-à-dire emmener le plus de députés écologistes possible au Parlement européen le 9 juin 2024", a-t-elle assuré. Selon elle, "les socialistes européens votent de façon assez régulière des dispositions comme le pacte de stabilité budgétaire, qui entravera tout investissement dans la transition écologique et soutiennent les projets autoroutiers contre lesquels nous nous battons à Bruxelles comme avec le projet de l'A69".

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