Elections européennes : sondage contre sondage, la Nupes se divise sur l'intérêt d'une liste commune
Contester ensemble la première place au Rassemblement national ? Ou obtenir séparément davantage d'élus ? Chacun voit midi à sa porte au sein de la Nupes pour les élections européennes qui se tiendront en 2024. Les écologistes et les insoumis interprètent les sondages à la lumière de leurs stratégies, pour ou contre une liste commune.
La secrétaire d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV), Marine Tondelier, juge que plusieurs listes de gauche indépendantes enverront davantage d'eurodéputés au Parlement européen qu'un front commun des quatre partis de l'alliance de gauche. Elle s'appuie sur un sondage commandé par son parti à Harris Interactive qui pointe que des listes de gauche séparées cumuleraient 33% d'intention de vote (11% pour EELV, 10% pour le PS, 9% pour LFI et 3% pour le PCF), quand une liste commune plafonnerait à 19%.
Une dynamique différente
Du côté de La France insoumise, on continue toutefois à prêcher l'alliance. "Nous pouvons finir en tête des européennes, battre l'extrême droite et faire de la Nupes l'alternative au macronisme finissant", veut croire Manuel Bompard, le coordinateur du parti.
Car eux-aussi ont leur grille de lecture des sondages. Une enquête de l'Ifop pour Le Journal du dimanche place une liste unie de la Nupes en tête, à égalité avec le RN (26%), devant le camp présidentiel (22%). "En campagne, l'unité nous donne un bien meilleur potentiel de progression", assure de son côté la députée Danièle Obono sur Twitter.
Mais ce sondage promet aussi plus de voix en cumulé (35%) si les partis de gauche se présentent séparés, et donc davantage d'eurodéputés, même si chacune des listes prendrait le risque d'arriver loin derrière le RN et le camp présidentiel. "35% séparés, c'est beaucoup mieux que 19, 23 ou 26% ensemble", a résumé Mélanie Vogel, co-présidente du Parti vert européen.
Coté écologiste, le débat ne semble toutefois pas totalement tranché. La députée Sandrine Rousseau, plutôt favorable à une liste unique, estime qu'empêcher le RN d'arriver en tête permettrait d'installer "le récit" que l'extrême droite "n'a pas gagné toute l'Europe".
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