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Mylène Troszczynski, un nouveau visage du FN au Parlement européen

Comme 18 autres nouveaux élus frontistes, la jeune protégée de Marine Le Pen a fait ses débuts, mardi, sur la scène européenne.

Article rédigé par Yann Thompson
France Télévisions
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La députée européenne FN Mylène Troszczynski, le 1er juillet 2014, au Parlement européen, à Strasbourg (Bas-Rhin). (YANN THOMPSON / FRANCETV INFO)

Pour sa rentrée, elle s'est parée de bleu marine, de la robe jusqu'au vernis à ongles. Pur produit du Front national, Mylène Troszczynski [prononcez Tro-zun-ski] a inauguré, mardi 1er juillet, son mandat d'eurodéputée, lors de la première session du Parlement européen, à Strasbourg. "C'est impressionnant", avoue-t-elle, les yeux écarquillés, en pénétrant dans la grande cour de l'institution. Des premiers pas sur la pointe des pieds pour l'une de ces élus frontistes qui espèrent bientôt faire tanguer le navire européen.

A la faveur des élections européennes de mai, le Front national est passé de 3 à 23 eurodéputés, gonflant ses effectifs avec de nouvelles têtes. "Il y a des gens que je ne connais pas, reconnaît Mylène Troszczynski, en s'installant dans son nouveau bureau, aussi équipé qu'aseptisé. Mais nous sommes une majorité de conseillers régionaux, nous nous sommes déjà rencontrés lors de formations pour les élus régionaux du parti."

Du conseil régional au Parlement européen

Dans l'ascenseur de verre, l'élue du conseil régional de Picardie croise ainsi Sylvie Goddyn, l'une de ses homologues au conseil régional du Nord-Pas-de-Calais. Les deux "amies" figuraient respectivement en troisième et cinquième positions sur la liste de Marine Le Pen, dans la circonscription Nord-Ouest, aux européennes.

"C'est Marine qui m'a appelée pour m'annoncer que j'étais candidate", raconte Mylène Troszczynski, 42 ans, qui n'avait "jamais" envisagé un mandat européen. Un nouveau coup de pouce de la famille Le Pen, après celui de Jean-Marie Le Pen, qui avait validé sa candidature sur la liste du FN aux régionales de 2010.

Une histoire de familles

"Je dédie à Jean-Marie Le Pen mon élection aux européennes, tout comme je la dédie à mon beau-père, à qui je dois ce que j'ai aujourd'hui", déclare-t-elle. Son beau-père ? Michel Guiniot, cadre historique du FN et chef du parti en Picardie, qui lui a offert son premier mandat sur un plateau, il y a quatre ans.

Michel Guiniot est le père de Laurent Guiniot. Ce dernier est passé par le Front national de la Jeunesse et est aujourd'hui conseiller municipal à Noyon (Oise). "Mon mari m'aide au quotidien", confie la nouvelle eurodéputée. C'est lui qui, en 2002, a incité son épouse à s'encarter et à militer.

"J'ai un côté très social"

"Mes convictions frontistes sont venues tôt, explique Mylène Troszczynski, dans un café du Parlement, peu avant de faire son entrée dans l'hémicycle européen. J'ai un côté très social, dans le sens où il faut aider son prochain. Mais il faut le faire en France, avant d'aider la terre entière. A l'heure de mes premiers votes, il n'y avait que le Front national qui répondait à cette problématique. J'apprécie la tradition sociale du PS, mais c'est trop tourné vers l'extérieur."

Mylène Troszczynski, au centre derrière Marine Le Pen, pose avec des eurodéputés du FN, le 1er juillet 2014, au Parlement européen, à Strasbourg (Bas-Rhin). (YANN THOMPSON / FRANCETV INFO)

Fille d'un banquier et d'une comptable, petite-fille d'un immigré polonais, la Picarde attribue son patriotisme à son histoire familiale. "Je sais ce que mon grand-père et ma famille doivent à la France, dit-elle. Chez nous, il n'a jamais été question de double nationalité." 

"Travailleuse de l'ombre"

Son engagement au FN a pu détonner par rapport aux convictions socialistes de son père, ou au militantisme communiste de son oncle. L'élue dit ne pas avoir "perdu d'amis" dans l'affaire. "Je suis arrivée au parti après le 21 avril 2002, je n'ai pas connu l'époque où l'on se faisait tirer dessus quand on collait des affiches FN, sourit-elle. Aujourd'hui, quand je fais un collage, on me félicite."

Au Parlement européen, où la rentrée de mardi n'était consacrée qu'à l'élection du président et des vice-présidents de l'institution, Mylène Troszczynski devrait siéger à la commission du Marché intérieur et de la Protection des consommateurs. Elle y défendra un "protectionnisme intelligent" cher à Marine Le Pen, "pour que l'on arrête de faire entrer n'importe quoi à n'importe quel prix et que l'on redevienne maître chez nous".

Malgré la réputation d'absentéisme des députés européens frontistes, Mylène Troszczynski assure qu'elle va "respecter" son mandat. "Je veux travailler et rendre des comptes à mes électeurs, leur raconter ce qu'il se passe ici", dit-elle. Chargée de communication dans le privé, elle vient de démissionner, mais restera conseillère régionale. La néophyte, "travailleuse de l'ombre", affirme avoir déjà commencé à éplucher des dossiers européens. Rendez-vous en septembre, pour l'examen des premiers textes. 

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