Qui sont les candidats à la présidence de la Commission européenne ?
Qui succédera à José Manuel Barroso après les élections européennes de la fin mai ? Six candidats sont en lice, dont un tandem avec le Français José Bové pour les Verts. Présentation.
Le grand débat des élections européennes, c'est celui-là. Les cinq candidats à la présidence de la Commission européenne - le duo candidat pour les Verts est représenté par Ska Keller - s'affrontent lundi 15 mai, à partir de 21 heures, lors d'un grand débat télévisé dans l'enceinte du Parlement européen à Bruxelles.
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Certains Européens découvriront ainsi le visage des potentiels successeurs de José Manuel Barroso après les élections, qui ont lieu du 22 au 25 mai. Pour ce cru 2014, et conformément au Traité de Lisbonne, les chefs d'Etat et de gouvernement devront tenir compte du résultat des élections pour proposer le candidat.
Francetv info vous présente les différentes personnalités, désignées par les cinq principaux partis du Parlement européen.
Jean-Claude Juncker, du Parti populaire européen (PPE)
Son profil : le dinosaure européen. Sa connaissance des arcanes de Bruxelles fait de lui l'un des deux favoris pour le poste. Jean-Claude Juncker, 59 ans, est loin de débarquer. Ce Luxembourgeois a fait ses armes en tant que Premier ministre du Grand-Duché. Mais cet artisan du traité de Maastricht en 1992 s'est surtout imposé comme président de l'Eurogroupe, où siègent les ministres des Finances de la zone euro, de 2004 à 2013.
Son style : austère. "Je ne l'ai jamais vu s'énerver ou sortir de ses gonds", confie l'ex-ministre Pierre Moscovici (candidat au poste de commissaire européen) au blog Coulisses de Bruxelles. Pour sa discrétion et sa retenue, Jean-Claude Juncker s'est attiré la "sympathie" de la chancelière allemande, Angela Merkel. Seules folies connues : une addiction à la nicotine et son penchant pour les bonnes bouteilles.
Son programme : l'équilibre conservateur. Jean-Claude Juncker est un partisan du compromis. Face à la crise grecque, il a tenté d'assouplir la politique allemande. Il prône en fait un équilibre entre rigueur et croissance. Il se montre toutefois très ferme sur la question des déficits, qui ne doivent pas dépasser la barre des 3% du PIB, notamment vis-à-vis de la France.
Martin Schulz, du Parti socialiste européen (PSE)
Son profil : l'europhile convaincu. Lui aussi peut se targuer d'une sacrée longévité européenne. Martin Schulz, 58 ans, entré au Parlement européen en 1994, est le concurrent le plus sérieux de Juncker. Après avoir voulu embrasser une carrière de footballeur, ce libraire de profession s'est finalement fait une place au sein de l'hémicycle bruxellois, d'abord en tant que chef de file des socialistes. Depuis 2012 et son élection au poste de président du Parlement, cet Européen patenté fait rager les europhobes.
Le style : combatif. L'Allemand manie aussi bien le français que l'art de la joute verbale. Ses accrochages avec Silvio Berlusconi en 2003, qui l'a comparé à un "kapo", ou avec un député europhobe du parti britannique UKIP, ont fait sa réputation. Ses colères "homériques", dixit Libération, restent aussi dans les annales du Parlement.
Son programme : l'enthousiasme européen. Martin Schulz veut redonner à l'Europe ses lettres de noblesse, en démocratisant ses institutions. Il souhaite surtout la rendre plus proche de ses citoyens, et cible notamment les jeunes. La création d'un salaire minimum européen figure parmi ses propositions.
Guy Verhofstadt, de l'Alliance des démocrates et libéraux pour l'Europe
Son profil : le partisan du fédéralisme. A vélo ou en politique, Guy Verhofstadt, 61 ans, vise les sommets. L'ancien Premier ministre belge, et actuel eurodéputé, a chipé la place de son compatriote Olli Rhen, commissaire aux Affaires économiques, pour incarner le centre dans la course à la présidence de la Commission. Proche de Daniel Cohn-Bendit, avec qui il a coécrit le manifeste Debout l'Europe (Actes sud, 2012), ce libéral défend sa définition d'une Europe moderne. En un mot : une Europe fédérale.
Son style : déterminé. "Passionné" de cyclisme, d'Europe et de débats : l'adjectif revient à l'envi pour définir Guy Verhofstadt, aussi déterminé en politique que sur son deux-roues. Et "même s'il prend de l'âge, il est aussi enthousiaste qu'à ses débuts", dit de lui son poulain, Mathias de Clercq, à Euronews.
Son programme : davantage d'intégration. Pour Guy Verhostadt, l'Europe doit se moderniser et changer de visage. Il plaide ainsi pour une intégration renforcée de l'Union européenne, dans la fiscalité, l'énergie ou encore les services.
Franziska Keller, épaulée de José Bové, pour les Verts
Leur profil : un duo franco-allemand. L'Allemande Franziska Keller et le Français José Bové ont été choisis sur internet par les militants verts européens. La porte-parole des Jeunes Verts européens fait donc campagne avec son colistier altermondialiste et anti-OGM. Elle est celle qui prendra la parole lundi soir face à ses concurrents. José Bové est absent pour des raisons de calendrier.
Leur style : atypique. A eux deux, Keller et Bové constituent l'unique duo de candidats à la présidence de la Commission. Le parcours de la première, qui a créé la surprise lors de la primaire écologiste, ajoute davantage de singularité au tandem. Ska Keller, 32 ans, est en effet la seule femme et la plus jeune des candidats.
Leur programme : solidarité et écologie. Ska Keller s'est fait une spécialité des questions migratoires et compte bien mettre ces problèmes sur la table. Favoriser la transition énergétique et mettre en place un salaire minimum européen sont aussi quelques-unes des ambitions des Verts.
Alexis Tsipras, du Parti de la gauche européenne
Son profil : le poil à gratter de l'Europe. Il fait figure d'outsider et son absence lors de ce premier débat ne devrait pas lui profiter. Alexis Tsipras, dirigeant du parti grec Syriza, arrivé deuxième (27%) aux législatives grecques de 2012, souhaite désormais montrer son visage européen. La route s'annonce sinueuse, d'autant que le jeune loup de la politique grecque (il est âgé de 40 ans) a toujours incarné le rejet de l'austérité budgétaire prônée par Bruxelles.
Son style : dynamique. Son potentiel de succès est maigre. Toutefois, le charisme et le sourire d'Alexis Tsipras pourraient permettre à la gauche radicale européenne de porter un peu plus haut son message européen.
Son programme : l'anti-rigueur. Il martèle ne pas être anti-européen et souhaiter seulement en finir avec les politiques d'austérité, qu'il juge responsables de l'état de la Grèce. Pour cela, Alexis Tsipras défend avec vigueur son "plan Marshall" pour relancer l'Europe.
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